« Arrêtons la torture psychologique ! »

« La patience est la mère de toutes les vertus ». Depuis l’Antiquité, les sages et écrivains n’ont eu de cesse de louer les bienfaits de cette patience qui nous promet gloire et réussite.

Force est de constater que dans le monde de la restauration, qui fait preuve de patience depuis des mois en gardant portes closes pour cause de pandémie, ce n’est pas tant le succès que l’on voit au bout du tunnel, mais le désastre et l’infortune.

Après les récentes annonces du Conseil fédéral qui promet l’ouverture des terrasses dans un futur plus ou moins proche, et des salles un jour peut-être, c’est la colère qui prime dans le milieu des cafetiers-restaurateurs. Pour Laurent Terlinchamp, président de la Société des cafetiers, restaurateurs et hôteliers de Genève, « C’est l’injustice qui continue. Les gens mangent chez eux deux fois par jour sans protection aucune. De notre côté, nous avons prouvé que nous respectons toutes les exigences sanitaires dans nos établissements et on nous oblige à rester fermer… »

Et si le problème était ailleurs ? Tout observateur aguerri peut constater au quotidien le ras-le-bol général de la population face aux mesures imposées par Berne. Ici, ce sont les gens qui s’agglutinent au bord des lacs sans masques, ou sur des bancs de glace à la porte des buvettes de montagne pour déguster un sandwich. Là, ce sont les chalands qui pénètrent dans les supermarchés alimentaires sans passer par la borne de désinfection des mains. Là encore, ce sont les vacanciers qui font la queue devant une laiterie de montagne dans le but d’acheter du fromage à raclette pour les 9 convives qui se réuniront le soir dans la chaleur d’un chalet.

« Les politiques doivent impérativement trouver d’autres solutions que de boucler l’économie ou alors nous indemniser à hauteur de notre préjudice. En 2020, on nous a poussés à nous endetter pour passer la première vague. En 2021, on nous promet des aides pour éponger les frais fixes qui commencent à arriver au compte-goutte. Sur le plan de la circulation du virus, nos fermetures n’ont servi à rien. Pourquoi les indépendants devraient-ils tout perdre ? Chaque semaine, on nous parle de nouvelles mutations du virus. Au bout du compte, si l’on continue ainsi, il n’y aura tout simplement plus de restaurants », martèle Laurent Terlinchamp. 

Rouvrir au plus vite
Les restaurateurs n’en peuvent plus d’être pris pour des oiseaux auxquels on jette quelques miettes. GastroSuisse exige, au vu de l’évolution épidémiologique, une ouverture le plus tôt possible. La faîtière nationale et l’ensemble des sections cantonales ont adressé un courrier dans ce sens aux conseillers fédéraux et aux cantons afin de faire cesser l’injustice au plus vite.

M. M.