La Bénichon du Pays de Fribourg se déroule du 25 au 27 septembre 2015 à Plaffeien et dans le district de la Singine, autour de la désalpe du 26 septembre. Elle n’est pas la seule du canton, mais plus de 15 000 personnes y sont attendues: restaurateurs, artisans, hôteliers et marchands sont prêts pour accueillir ce public pour la grande fête du goût!
La Bénichon est ancrée dans lʼesprit Fribourgeois depuis son apparition. De nos jours, elle évoque repas copieux, danses et fête foraine, mais son origine est religieuse: le terme provient du français bénédiction et correspond à la fête de l’église paroissiale, qui était suivie d’une partie festive profane. Ancestrale, elle est mentionnée dans une ordonnance du 23 septembre 1443, qui fait état de troubles occasionnés par les vagabonds aux «benissions».
La fête profane durait trois jours, et les paroissiens ne fêtaient pas seulement la Bénichon chez eux, ils se rendaient dans les villages avoisinants et multipliaient les jours chômés. Il arrivait même que des communes fêtassent plusieurs Bénichons, comme, à Gruyères, celle de Saint-Théodule et de Saint-Jean, ou en ville de Fribourg, où chaque paroisse avait sa Bénichon.
Pour limiter le nombre de fêtes, un édit de 1742 n’autorisa plus qu’une seule dédicace par village, puis, en 1747, il fut décidé que, si chaque paroisse continuait à fêter la dédicace de son église de manière religieuse, les réjouissances profanes, danses et divertissements en place publique, dans les cabarets et lieux où se vend ordinairement du vin, ne se tiendraient que le deuxième dimanche de septembre, et avec modération. Mais les Fribourgeois ne renoncèrent pas facilement à ces fêtes et ce n’est qu’après 1918 que les Bénichons se font à date fixe, avec les exceptions que l’on connaît aujourd’hui.
La plus ancienne mention du menu actuel se retrouve dans les pages du journal Le Confédéré en 1852, et certaines parties sont connues depuis plus longtemps encore: on fumait déjà des jambons à la borne au 17e siècle à Fribourg, la poire à botzi est une variété fribourgeoise déjà connue en 1744, comme la cuchaule, depuis 1558.
Le menu de la Bénichon se perpétue, dont celui de Tante Marthe, qui marque la version écrite du repas, avec des variantes entre ceux des restaurants et des familles. C’est toujours une fête traditionnelle que les Fribourgeois apprécient et des alternatives gustatives connaissent un grand succès. Ainsi, en 2007, une Bénichon a réuni 3000 personnes à Forum Fribourg.
La balançoire est LA tradition de la Bénichon: petits et grands en profitent avant et après le repas. A l’origine, cʼest dans les fermes que lʼon suspendait une planche, à l’aide de chaines glissées sur des poutres. La Bénichon du Pays de Fribourg dispose de trois balançoires.
JC Genoud-Prachex