Nathalie Fontanet: «La Police sera plus efficace»

Nathalie Fontanet est députée PLR au Grand Conseil du canton de Genève et présidente du comité de soutien à la nouvelle loi sur la police (LPol). Avocate de formation, elle est directrice adjointe au sein du service juridique d’une grande banque.

Nathalie Fontanet, quels-sont les principaux axes de la nouvelle loi sur la police?
Tout d’abord, il faut rappeler que la loi actuelle date de 1957 et n’est plus adaptée à la réalité d’aujourd’hui, il était donc indispensable de la moderniser. La création de cinq services opérationnels: police secours, police judiciaire, police de proximité, police internationale et police routière permettra d’apporter une réponse plus efficace à la nouvelle délinquance. La police de proximité en particulier, une fois inscrite dans la loi, permettra d’effectuer un travail de terrain visible axé sur la prévention, l’assistance à la population mais aussi naturellement à la répression lorsque cela est nécessaire. Les commerçants, plus particulièrement les cafetiers, hôteliers et restaurateurs et plus généralement, les professionnels de la nuit y sont particulièrement sensibles, eux qui sont plus exposés que d’autres aux risques d’incivilités. Au niveau local, cela se traduira par des contrats locaux de sécurité conclus entre l’Etat de Genève et les communes.
Une autre disposition prévue par la loi améliorera la relation entre les citoyens et les forces de l’ordre grâce à plus de transparence. D’une part, le port du matricule rendu obligatoire offrira la garantie, tant aux policiers qu’aux justiciables, d’éviter tout abus et d’autre part, la vidéosurveillance généralisée dans tous les postes de police et limitée aux zones recevant le public jouera un rôle dissuasif contre les déprédations et les éventuels ou prétendus écarts des policiers.

Pourquoi voter «oui» le 8 mars prochain?
Aujourd’hui le nombre de policiers est fixé par la loi et n’est pas négociable, la nouvelle loi, prévoit au contraire de moduler les effectifs selon l’évolution de la population. C’est le Conseil d’Etat qui assumera la responsabilité de cet ajustement qui, on le comprendra aisément, contribuera à améliorer l’efficacité des forces de l’ordre.
De plus il y a lieu de relever que, le recours à des agents de sécurité privé ne pourra se faire qu’à titre tout à fait exceptionnel et pour une durée limitée contrairement à ce que cherche à faire croire les opposants à la LPol.
La condition obligatoire d’être de nationalité suisse pour exercer la profession de policier,  figure quant à elle clairement dans le règlement sur le personnel de l’administration cantonale et coupe court aux fantasmes d’une police constituée «d’étrangers».

Quelles seraient les conséquences d’un rejet de la LPol?
Le message serait malheureusement clair, il signifierait que le peuple ne souhaite pas adapter sa police aux conditions actuelles de la criminalité, qu’il est contre le changement et ce serait la victoire d’une campagne des opposants qui ne reflète pas la réalité. Il est important de rappeler que cette loi est le résultat d’une très longue consultation et d’un consensus d’une majorité de partis représentés au Grand Conseil. Elle permettra de donner les moyens à la police de lutter plus efficacement contre la criminalité. J’espère que nos concitoyens ne se laisseront pas abuser et qu’ils voteront oui!

Propos recueillis par
Frédéric Finot