« Courage, ténacité, mais inquiétude »

Alors que les eaux cristallines du Val Verzasca au Tessin et les vertes prairies des cantons alpins attirent les foules en cet été 2020, ailleurs, dans les villes helvètes, c’est un peu la soupe à la grimace. À Genève, les grands hôtels de la rade affichent des taux d’occupation historiquement bas. Le Richemond a décidé de tirer la prise et de fermer pour une durée indéterminée à la fin août. Premier d’une longue liste ? « Tout le secteur a les yeux braqués sur la rentrée. Si les organisations internationales ne rappellent pas leurs employés et que les fonctionnaires de l’Etat demeurent en télétravail, cela va être compliqué », s’inquiète Laurent Terlinchamp, président de la Société des Cafetiers, Restaurateurs et Hôteliers de Genève.

Côté restauration, l’ambiance n’est pas au beau fixe non plus. Bon nombre d’établissements ont, certes, pu rouvrir leurs portes le 11 mai, mais la clientèle ne s’est pas pour autant précipitée. La faute à ce satané virus qui attise les peurs, à l’absence des salariés sur sol genevois, à la crainte pour l’avenir. 

« Nos membres ont tout mis en œuvre pour rassurer le public, protéger tant les convives que les employés d’une éventuelle contamination en respectant le port du masque pour le personnel et en mettant à disposition du gel hydroalcoolique à l’entrée », poursuit Laurent Terlinchamp.

Mais en cet été 2020, malgré les efforts de Genève Tourisme pour attirer les visiteurs, force est de constater que c’est un peu le calme plat. Seuls certains établissements disposant de grandes terrasses en extérieur tirent leur épingle du jeu.

Quant aux bars et discothèques, ils attirent leur lot de fêtards, mais suscitent des craintes. Un peu partout en Suisse, le virus s’y propage bien plus qu’ailleurs et le traçage des personnes en contact avec un quidam testé positif au Covid-19 prend parfois beaucoup trop de temps.

Le Conseil d’Etat genevois a d’ailleurs annoncé sa décision de fermer les discothèques et autres cabarets la semaine dernière et enjoint les tenanciers de bars à ne plus autoriser la consommation de boissons debout.

Appel aux politiques
Dans ce climat d’incertitude, Laurent Terlinchamp compte sur le respect des promesses des politiques : « Nos membres ont besoin de pouvoir avoir recours aux indemnités RHT pour limiter la casse en termes d’emplois, au minimum jusqu’à la fin de l’année, voire plus en fonction de l’évolution de la pandémie. Selon les informations reçues, chaque entreprise du secteur devra refaire une demande avec justificatifs à l’appui à la fin août. Nous comptons sur la célérité des services de l’Etat pour traiter les dossiers. Au printemps, les employeurs avaient dû attendre jusqu’à fin mai pour toucher les premiers versements du chômage technique ! »

Manuella Magnin