Olivier Boillat

Institution de droit privé, la Fondation rurale inter-jurassienne (FRI) déploie ses activités à partir des sites de Courtemelon et Loveresse, et associe à égalité quatre partenaires, deux cantons et deux chambres d’agriculture. Principal instrument du développement rural du Jura et  Jura bernois, ses tâches principales sont centrées sur la formation et le conseil en développement rural.

Depuis 2005, Courtemelon dans le Jura vit, chaque deux ans, au rythme du concours et du marché des produits du terroir suisse, dont la 6e édition se tiendra les 26 et 27 septembre prochains, avec  Bâle-Ville, Bâle-Campagne et le Bade-Wurtemberg en hôtes d’honneur.

Ingénieur agronome et passionné d’agriculture et de ses multiples produits, Olivier Boillat œuvre pour la Fondation rurale interjurassienne (FRI), dans le domaine Filière alimentaire & Espace rural qui organise ce concours.

En 2013, dans ce splendide cadre jurassien, cent jurés ont testé près de mille produits, en cinq catégories (laitiers, boulangers-pâtissiers, carnés, à base de fruits et légumes, boissons alcoolisées). Il en est résulté 75 médailles d’or, 83 d’argent, 82 de bronze et 20 nominés au prix d’excellence. 

Pour les producteurs médaillés, le concours organisé par la FRI est un véritable outil promotionnel. Olivier Boillat, responsable du projet, et son collègue Lionel Gilliotte, en charge des jurys, relèvent que l’effet des distinctions sur les consommateurs est sensible et engendre une croissance moyenne de 27% sur les ventes.

Apporter son concours à la restauration suisse
Pour contrer les effets néfastes de la cherté du franc suisse, Olivier Boillat, non sans raison, incite la restauration helvétique à concentrer la compo-sition de ses menus sur les produits du terroir, d’abord local puis suisse, en particulier les produits médaillés, qui se distinguent par leurs qualités gustatives et sanitaires et permettent de mettre en exergue leur provenance locale et leur typicité aux yeux d’un consommateur moins enclin à ne comparer que les prix.

Olivier Boillat préconise également – conseil partagé par les associations faîtières de la gastronomie suisse – une meilleure formation du personnel de service, lequel doit prendre l’habitude de «vendre» le produit régional qu’il propose à ses clients, en raconter l’origine, le terroir, les spécificités gastronomiques liées à la proximité de sa production, de sorte que le convive viendra avant tout dans le but de se régaler de CE produit, au prix que sa typicité lui confère, une satisfaction non chiffrable et qui évite de se livrer à des comparaisons tarifaires avec d’autres produits, souvent de moindre qualité ou qui ne possèdent pas la même propension au rêve, au goût et au sens de la vie. 

En résumé, bien faire ET le faire bien savoir.
JC Genoud-Prachex