« Beaucoup de gens nous considèrent comme une région de montagne. Pourtant nous avons de belles terres argilo-calcaires. Il faut savoir que la vallée de Delémont qui, avec l’Ajoie, abrite nos vignobles, se situe à la même altitude que le lac de Bienne. De plus, avec le changement climatique, nous constatons une baisse des précipitations et une augmentation de l’ensoleillement », souligne Hervé Schaffter, secrétaire de l’Interprofession des vins du Jura qui, pour son compte, exploite un joli parchet sur les pentes du la colline où est perché le château de Porrentruy, le siège des anciens jardins des Prince-Evêques.
Une grande variété de cépages
Le Canton du Jura compte aujourd’hui une demi-douzaine de producteurs dont le vignoble se répartit sur quelque 18 ha. On y cultive une grande diversité de cépages, allant de variétés traditionnelles, comme le Pinot noir et le Pinot gris, ou plus spécifique à son terroir comme le Solaris, un cépage hybride de raisins blancs d’origine allemande et le Cabernet Jura, un cépage résistant aux maladies qui donne des raisins très sucrés. « Notre vignoble est modeste, mais bien adapté et durable », souligne Hervé Schaffter.
Une clientèle locale et de passage
La production étant encore réduite, elle trouve l’essentiel de sa clientèle dans le tourisme de passage et la restauration locale. « Mais nous pouvons aussi compter sur passablement de Jurassiens de la diaspora », indique le secrétaire de l’Interprofession des vins du Jura. Est-il optimiste pour l’avenir ? « Nous sommes partis de rien dans les années 80 pour arriver à 18 ha aujourd’hui. On peut raisonnablement penser qu’on en sera à 20 dans cinq ans… ».
Depuis 2016, les vins jurassiens bénéficient d’une appellation d’origine contrôlée définie par une ordonnance et une directive cantonale. L’AOC Jura répond à de multiples exigences de la vigne à la cave.
Georges Pop
Contact: herve.schaffter@jura.ch