Vendredi 21 avril, il y avait foule au LAC (Lugano Arte Cultura). Amateurs, sommeliers, restaurateurs avaient rendez-vous avec la crème des producteurs venus de toute la Suisse, membres de la Mémoire, composée de vigneronnes et vignerons exceptionnels des six régions viticoles du pays.
Actuellement, la Mémoire regroupe une soixantaine de productrices et producteurs de vin de toutes les six régions viticoles. Ils sont 15 en Valais, 9 dans le canton de Vaud, 3 à Genève, 6 dans la région des Trois-Lacs, 15 en Suisse alémanique et 10 au Tessin avec les deux nouveaux membres qui viennent d’intégrer l’association : le domaine Tenuta San Giorgio à Cassina d’Agno (https://www.tenutasangiorgio.ch/fr) et la Fattoria Moncucchetto (https://moncucchetto.ch), nichée au cœur d’un joyau architectural réalisé par le grand architecte tessinois Mario Botta. Le premier surplombe le golfe d’Agno ; le second est situé sur une colline non loin de la ville de Lugano. Tous deux font partie des 150 meilleurs vignerons de Suisse, sélectionnés par le guide GaultMillau.
Suivant le principe de la Mémoire, qui vise à prouver que les crus helvétiques ont un excellent potentiel de garde, les 2 crus de ces nouveaux venus rejoignent d’autres flacons composant un trésor riche de plusieurs milliers de bouteilles, et alimenté chaque année avec le dernier millésime. Pour la Tenuta San Giorgio, c’est l’ARCOTONDO, un assemblage rouge, dominé par le Merlot et élevé en barriques, qui a été retenu. La Fattoria Moncucchetto est représentée par son élégant effervescent, le Refolo Spumante Brut, qui allie 85% Chardonnay et 15% de Pinot Noir.
Préférence indigène
Si la Mémoire ne représente de loin pas tous les meilleurs crus du pays, elle a largement contribué depuis près de 20 ans à la notoriété des vins suisses auprès des œnophiles. Une notoriété qui semble se traduire dans l’évolution de la consommation des Helvètes. Selon le rapport de l’Office fédéral de l’agriculture (OFAG), consacré à l’année viticole 2022, la consommation de vin pour l’année écoulée a été de 237 millions de litres, soit 17,9 millions de moins que l’année précédente. Si tous les types de vins accusent une baisse de consommation, on constate une préférence pour les vins suisses. La part de marché de ces derniers pour l’année 2022 s’élève à 37%, soit 1,6% de plus que l’année précédente. La consommation de vins étrangers a, elle, diminué plus fortement.
De quoi inciter à poursuivre les efforts de promotion des crus helvétiques face à la concurrence étrangère qui bénéficie de moyens marketing colossaux sur notre marché intérieur.
Manuella Magnin