«Un millésime est comme un enfant: sans une éducation constante, sans un suivi attentif, il ira son chemin, et le pire est à craindre»: digne héritière (quatrième génération) d’une lignée de vignerons de Salquenen, Larissa Baron-Kuonen crée ses vins comme une artiste sa peinture.
Petite fille déjà, elle était fascinée par la vigne: Larissa Baron-Kuonen rêvait de suivre les traces de son grand-père Gregor et de son père François. En 1913, Alfred Kuonen, père de Gregor, avait fondé la 1ère cave du village de Salquenen. Avec ses fils Charles et François, Gregor créait en 1979 la société Caveau de Salquenen, dont Larissa, œnologue diplômée de Changins depuis 2009, dirige la vinification aujourd’hui.
Au-dessus de Sierre, Salquenen, – en allemand Salgesch –, est un village viticole du Valais central, réputé pour ses nombreuses caves et sa terre sèche et ensoleillée qui favorise une multitude de crus à l’étonnante diversité.
Depuis qu’elle a repris les rênes du domaine, Larissa Baron-Kuonen, mariée et mère de deux jeunes enfants, remplit à merveille la mission qu’elle s’est fixée au sein de l’entreprise familiale, gérer les 32 hectares de vignes appartenant à la famille et les quelques 500 000 litres de vins qu’elles produisent chaque année: plusieurs gammes de vins, 60 à 70% en rouge, 30 à 35% de la production élevée en barriques, le tout uniquement en bouteilles millésimées.
Les caves Kuonen ne déparent en rien de la réputation que le Valais s’est bâtie, d’être, pour les vins, le pays des spécialités par excellence: Larissa suit avec passion et soigne sans aucun compromis près de 70 crus, spécialités ou assemblages. Tous les vins qu’elle produit doivent lui plaire, même ceux qui ne correspondent pas à ses préférences. Au contact de ses clients principalement privés, Larissa partage ses passions et se tient informée des modes et des goûts; mais elle reste rationnelle, respectant la part objective dans l’essence même du vin, où se manifeste l’esprit de cette vraie artiste vinicole. Chaque année, elle sort de nouveaux crus, alliant à la tradition une innovation permanente, qui passe par des dégustations serrées.
Larissa ne craint pas que l’amateur s’égare quelque peu devant l’offre si vaste: les spécialités sont la force du pays, et le client qui lui rend visite trouvera son vin, celui qui lui plaît, en fonction de ses émotions et de son expérience personnelle. Il pourra même ressentir, en dégustant ce vin, des sensations qui auront échappé à sa créatrice, en fonction du vécu propre à chacun. Cette maîtrise du recherché, Larissa l’a peut-être développée grâce à sa propre histoire: elle parle cinq langues, dont le finlandais, pays dont sa maman est originaire.
JF Ulysse