« Nous avons commencé à produire des biscuits il y a une vingtaine d’années, dans un atelier qui était auparavant destiné à la broderie, un travail qui exige un savoir-faire qui n’est pas à la portée de toutes les sœurs. Nous avons lu des livres de recettes, certains anciens, et l’une d’entre nous a même apporté les recettes de sa grand-mère. Avant de nous déterminer, nous avons procédé à de nombreux essais, ainsi qu’à des dégustations à l’aveugle », nous a confié sœur Véronique, ancienne prieure de la communauté dont elle partage la vie depuis… 52 ans.

Onze délicieuses variétés
Aujourd’hui, les carmélites du Pâquier proposent dans leur boutique, également accessible en ligne, pas moins de onze variétés de biscuits : Miroirs sublimés par la confiture aux framboises ; Cœurs à l’orange ; Sablés au beurre de la Gruyère ; Macarons Noisettes ; Délices au citron ou à l’anis, etc. Préparés, puis cuits avec amour par les sœurs, ces biscuits sont composés uniquement d’ingrédients naturels et ne contiennent aucun produit conservateur ni additif. Et lorsque Noël arrive, une fournée spéciale « cannelle » est préparée avec soin.
« Les ingrédients de base sont achetés dans la région. Le beurre, la crème et les œufs, par exemple, viennent de la fromagerie du village. Mais il nous faut accepter quelques exceptions… On ne trouve pas de noix de coco en Gruyère… », regrette sœur Véronique, d’une voix douce avec une discrète pointe d’humour. Elle précise : « Outre notre boutique, nous avons quelques points de vente dans la région. Nous sommes aussi présentes chaque année au marché monastique de Saint-Maurice, en Valais. (ndlr : prévu cette année du 20 au 22 septembre prochain).

Pain aux fruits, figurines et hospitalité
En plus de leurs biscuits, une fois par mois, les sœurs préparent un délicieux pain aux fruits (raisins secs et figues, dattes et abricots, pruneaux et poires) et fabriquent de jolies figurines réalisées « dans le silence et la prière », destinées elles aussi à la vente. La communauté dispose aussi de cinq chambres pour celles et ceux, croyants (de toutes confessions) ou non, qui souhaitent se mettre en retrait et vivre un moment de sérénité et de méditation loin de l’agitation du monde.
« Toutes ces activités nous permettent d’exister. Vous savez, nous sommes comme tout le monde : nous payons des impôts, notre assurance maladie, l’électricité et toutes nos charges… », nous a expliqué sœur Véronique, au moment de prendre congé.
Georges Pop
