L’obésité : « Le plus grand défi sanitaire du XXIe siècle »

Pour parvenir à leurs conclusions, avec le concours du Conseil national australien de la santé et de la recherche médicale, les chercheurs se sont basés sur les données du Global Burden of Disease, un programme financé par la Fondation Bill & Melinda Gates visant à compiler les données de santé de 204 pays et territoires. Leur constat fait froid dans le dos : le nombre d’adultes et d’enfants ou d’adolescents (entre 5 et 25 ans) est passé respectivement de 731 millions et 198 millions, en 1990, à 2,11 milliards et 493 millions en 2021. Et rien ne semble devoir ralentir cette progression. 

L’Afrique du Nord et l’Amérique latine
Selon les chercheurs, « Actuellement, plus de la moitié des adultes en surpoids ou obèses vivent dans seulement huit pays : la Chine, l’Inde, les États-Unis, le Brésil, la Russie, le Mexique, l’Indonésie et l’Égypte. Mais en 2050, un enfant ou adolescent sur trois souffrant d’obésité, soit 130 millions d’individus, vivra dans deux régions, à savoir l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient, suivis par l’Amérique latine et les Caraïbes, avec des conséquences sanitaires, économiques et sociales désastreuses ».

En Suisse, si l’on en croit les dernières données de l’Office fédéral de la santé (OFS), en 2022, 31% des personnes de 15 ans ou plus étaient en surpoids. Elles étaient 25% en 1992, chiffre qui est monté à plus de 30% en 2012, mais est resté stable depuis. Cependant, 12% des personnes vivant dans notre pays souffraient d’obésité en 2022, alors qu’elles n’étaient que 5% en 1992. L’année dernière, Le Tribunal fédéral a reconnu certaines formes d’obésité comme invalidantes, donnant droit aux prestations de l’AI à celles et ceux qui en souffraient. 

Agir sans attendre
Pour faire face à ce que les scientifiques considèrent comme l’un des « plus grands défis sanitaires du XXIe siècle », les auteurs de l’étude invitent les gouvernements à agir sans attendre en réglementant sévèrement la publicité des aliments ultra-transformés ; en encourageant les régimes alimentaires sains et équilibrés, ainsi que l’allaitement maternel, et en favorisant les activités physiques dans les écoles, notamment par la réalisation d’infrastructures sportives. 

De son côté, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande de taxer les boissons sucrées, de subventionner les aliments sains, de limiter la publicité des aliments riches en sel et en sucre, et d’obliger les industriels à afficher systématiquement toutes les données nutritionnelles sur les emballages de leurs produits.

Georges Pop

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