L’Académie du Cep marque le coup à Mâcon

L’Académie du Cep, comme chaque année, participait en tant que dégustateur au Concours des grands vins de France de Mâcon. C’était le 22 avril dernier. Ce prestigieux concours fêtait ses 63 ans. Cette longévité repose avant tout sur son sérieux, sur la qualité de ses jurés et sur une organisation parfaite, dans une ambiance de vraie convivialité. Nous sommes ici en Bourgogne du sud, une région riche d’un patrimoine viticole en évolution constante et dont Mâcon est la capitale.

L’Académie du Cep de Genève et Mâcon, c’est déjà une solide tradition. Une délégation emmenée par son Grand Maître Jacques Jeannerat participait en tant qu’expert dégustateur à cette prestigieuse rencontre œnologique. Mâcon est en effet un concours de réputation mondiale. Et le plus grand de France, avec celui de Paris.
Sa crédibilité et son sérieux sont salués par les professionnels. Cette année encore, le Concours des grands vins de France de Mâcon n’a pas failli à sa réputation. Il était ouvert à tous les vins français AOP provenant des récoltes 2014 à 2016 (sauf quelques exceptions pour les vins jaunes et les vins de paille).

Il y avait pas moins de 544 jurys (chaque table ayant une région viticole attribuée), soit 2160 jurés (160 de plus qu’en 2016) provenant de 20 pays différents (dont la Lettonie, l’Inde, la Suède, le Mexique, le Brésil, et bien sûr la Suisse). Bernard Delaye, l’heureux président du Concours, explique: «les inscriptions spontanées furent plus nombreuses cette année et un vrai engouement pour Mâcon s’est créé». 

Les dégustatrices à l’honneur
A noter que les femmes, de plus en plus présentes dans le monde du vin, ont été mises en avant cette année par Bernard Delaye: des dégustatrices averties aux parcours hors norme. Il y avait la Mexicaine Viviana Rodriguez Cano, à la formation en œnologie impressionnante, dont le périple a abouti à Mâcon par amour du vin. Ou encore Usha Lavie-Teissier, d’origine indienne, qui désormais est à la tête d’un domaine viticole dans le Bordelais. Près de 9574 échantillons ont été dégustés, avec un bond spectaculaire des vins de Bordeaux et leurs 2000 échantillons (contre seulement 500 il y a 15 ans).

Du côté des jurés
Participer au concours du côté des jurés est une expérience passionnante, à laquelle j’ai eu l’honneur de prendre part. Le jury (40% d’amateurs aguerris et 60% de professionnels issus de la filière viticole) se compose de 3 à 4 personnes. 

De 9 h à 11 h 30, les jurés goûtent ainsi une quinzaine de vins à la suite. A la table du Pomerol nous étions deux amateurs avertis, dont une dégustatrice fidèle depuis de longues années, un négociant en vins et un producteur. La dégustation démarre dans le silence. Peu à peu, les échanges et les commentaires se font entre les jurés. Souvent les avis se rapprochent et convergent jusqu’aux  notations. La lenteur est de rigueur, car il s’agit de noter (excellent, très bien, bien, convenable ou médiocre) la robe, le nez, le goût, et l’harmonie de chaque vin. Une expérience incomparable, car le vin est avant tout l’occasion de rencontres authentiques.

Nathalie Brignoli