La verticale des millésimes rétrospectifs de la Douce Noire, un assemblage du Domaine des Abeilles d’Or, a eu lieu le 20 novembre 2018 au Restaurant Vieux-Bois de l’Ecole Hôtelière de Genève, en présence de spécialistes et amateurs du monde de l’œnologie.
De génération en génération, la famille Desbaillets incarne un parcours viticole inscrit dans son ADN. A l’occasion de cette dégustation, les représentants du monde viticole et médiatique ont découvert une suite vertueuse qui débuta en 1994, lorsque René Desbaillets quitta le monde de la coopérative pour voler de ses propres ailes.

22 millésimes de la Douce Noire du Domaine de l’Abeille d’Or ont été dégustés hier à l’Ecole Hôtelière de Genève. (De g. à dr. : Jacques Jeannerat, Laurent Desbaillets, Yves Paquier et René Desbaillets).
La 1ère création
La Douce Noire évoque par son nom l’équilibre harmonieux d’un vin généreux et élégant lové dans une robe rubis sombre. Cet assemblage fut la première création de René Desbaillets, quand il s’installa comme viticulteur indépendant auprès du Domaine des Trois-Etoiles à Peissy-Satigny, avant de fonder le Domaine des Abeilles d’Or (AOC Choully/Peissy). Cet assemblage a été implanté en surgreffant Merlot, Carbernet Franc et Cabernet Sauvignon, trois cépages qui complètent le duo Gamaret-Garanoir (qui représente environ 50% du mélange). Un mariage heureux qui dure depuis plus de vingt ans… même son étiquette au design des débuts n’a pas pris une ride!

Le Grand Maître de l’Académie du Cep Jacques Jeannerat
22 nuances de Douce Noire
La verticale organisée par le Domaine des Abeilles d’Or a permis aux participants de mesurer l’ampleur du travail réalisé sur cet assemblage par les Desbaillets (père et fils) et leur équipe, de 1994 à ce jour. Découverts decrescendo, les différents millésimes du domaine en disent long sur les variations climatiques de ces deux décennies.
Les commentaires d’Yves Paquier, dégustateur renommé et des plus connaisseurs, ont contribué à mettre en mots toutes les particularités gustatives qu’expriment ces assemblages au fil des ans. Les années 2010 présentent des vins très équilibrés, qui ont profité de l’expertise du Domaine en termes de dosage des cépages. Le gouleyant cru 2012, teinté de fruits noirs, séduira les adeptes de Gamaret et Garanoir, qui dominent légèrement.
Un vrai vin de garde
Car il est vrai que la Douce Noire est une dame qui vieillit particulièrement bien. L’élégant millésime 2008 surprend pour sa richesse en fruit, une explosion toute en saveurs. A mesure que la dame gagne en maturité, on relève d’une part une douce progression d’une même tendance, comme la réglisse du Gamaret qui tend à s’affirmer au fil des années. D’autre part, on assiste à de véritables «sauts» gustatifs, qui mettent en lumière des millésimes d’exception, notamment la Douce Noire 2003 (coup de cœur de la rédaction) et sa couleur quasi noire portant le sceau du Garanoir, une élégante combinaison de fruits noirs aux bois bien fondus avec très peu d’acidité. Les années en 9, «marquant les transitions», sont réputées comme étant des années de garde par excellence, à l’image du millésime 1999, épicé avec des notes de pruneau sec. Les crus antérieurs sortent eux aussi la tête haute de cette dégustation, avec une surprenante fraîcheur en final.
Qu’on se le dise, la Douce Noire découle d’un concept construit, un vin de garde qui peut soutenir toute comparaison avec les Bordeaux. De quoi inciter les professionnels romands et outre Sarine à se démarquer en proposant à leur clientèle quelques bouteilles millésimées?
PAMELA CHIUPPI
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