Né en Italie, à Bari, Angelo Albrizio est arrivé en Genève il y a plus de dix ans pour ses études. Depuis trois ans, il tient la «Casa mozzarella», près de Plainpalais. Portrait d’un amoureux de sa région, les Pouilles.
Docteur en histoire de la médecine, Angelo Albrizio vient d’une famille d’entrepreneurs de Bari. Le naturel l’a donc rattrapé. Il est devenu entrepreneur. Son parcours universitaire en philosophie puis en sciences l’a mené à Genève en 2003. Après sa soutenance en 2006, il est resté dans la Cité avec, en tête, un projet audacieux de fromagerie-épicerie en plein cœur de la ville. Il fallait avoir le nez creux pour ouvrir un tel magasin: la Casa mozzarella est un succès, une boutique à l’activité florissante. L’entreprise tourne à plein depuis qu’il s’est lancé en 2010. Au magasin, comme aux halles de Rive, Angelo Albrizio s’active – plus que jamais, même, depuis qu’il a racheté les parts de son associé du début, en 2013. «C’était comme commencer une nouvelle vie à 37 ans, se souvient-il. Tout est allé si vite et crescendo!» Depuis, il se forme sur le tas, de la distribution à la comptabilité, en passant par la gestion des ressources humaines.
Rançon de son succès, sa santé a pâti du travail en continu, sa vie personnelle aussi. «J’espère m’accorder un ou deux mois sabbatiques pour lire, comme je lisais avant», avoue-t-il. Si ses ennuis de santé l’ont contraint à arrêter le football, cet ancien joueur de troisième ligue espère partir un jour en Argentine pratiquer le tango. De Buenos Aires, il descendra la Patagonie jusqu’en Terre de feu pour un périple ressourçant. «Un jour peut-être, je retournerai dans les Pouilles pour ma retraite», sourit-il. Les étés, là-bas, durent quatre mois et la mer est à deux pas. Avant cela, il imagine volontiers ouvrir un magasin à Lausanne ou à Zurich. Il n’est pas nécessaire d’être philosophe pour avoir de la suite dans les idées, mais parfois, ça aide.
Benjamin Philippe
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