Ils ont obéi, se sont pliés aux exigences des autorités, ont mis sur pied de coûteux plans de protection, adapté leurs horaires, fermé quand on leur a demandé de le faire, rouvert lorsque la situation le permettait, refermé ensuite. Ils se sont aussi mis pour certains à la vente à l’emporter qui n’a pas suffi à limiter la casse…
Ils, ce sont ces milliers de professionnels de la restauration à travers le pays, à bout de nerfs et à bout de ressources, qui ne sont plus à même de payer leurs charges et qui attendent toujours un véritable coup de pouce digne de ce nom des autorités. Ce sont des patrons, des entrepreneurs qui ont appris au fil de leur carrière à ne compter que sur leur labeur pour vivre, mais qui ne peuvent aujourd’hui tout simplement plus faire fonctionner leur outil de travail en raison de la pandémie qui sévit depuis près d’un an. Et qui n’ont d’autre choix que d’appeler au secours.
Bien sûr, il y a les RHT, des aides consenties à certains pour les loyers, des APG et d’autres soutiens spécifiques dans certains cantons.
Malheureusement, force est de constater que cela ne suffit pas à garder la tête hors de l’eau.
Le résultat de l’enquête de GastroSuisse publié le dimanche 10 janvier fait froid dans le dos : « D’ici la fin de mars, la moitié de tous les établissements de l’hôtellerie-restauration feront faillite s’ils ne reçoivent pas immédiatement une indemnisation financière. ».
Eviter un désastre
La faîtière demande au Conseil fédéral d’éviter un désastre dans tout le pays et ainsi une troisième vague de licenciements dans l’hôtellerie-restauration.
Plus de 4 000 établissements ont pris part à cette enquête. La première crise de coronavirus au printemps 2020 avait déjà entraîné une vague de licenciements. Maintenant, la situation s’est aggravée. En novembre et décembre, une deuxième vague s’en est suivie : presque 60 % de tous les établissements qui ont procédé à des licenciements au cours de l’année ont dû à nouveau se séparer des collaborateurs fin 2020. « Si la Confédération n’agit pas maintenant, la branche subira une troisième vague de licenciements », martèle Casimir Platzer, président de GastroSuisse, en réaction aux résultats alarmants de l’enquête.
Avant la crise, plus de 80 % des établissements interrogés avaient de bonnes, voire très bonnes liquidités. En l’espace d’un mois, 80 % des établissements se sont retrouvés dans une très mauvaise situation. 98 % des établissements ont urgemment besoin de soutien financier. « Sept établissements sur dix ont déjà déposé une demande de soutien financier ou le feront certainement », insiste Casimir Platzer. Seul 1,5 % des établissements disent pouvoir s’en sortir sans aide financière.
GastroSuisse exige que le Conseil fédéral se montre courageux et indemnise financièrement l’hôtellerie-restauration immédiatement et sans complications. Des mesures destinées à éviter une hécatombe dans tout le pays. A bon entendeur !
M. M.