Dans son communiqué, l’association indique qu’en Suisse la consommation de viande de volaille s’est établie l’année dernière à quelque 15 kg par habitant. Si les deux tiers de ce volume sont produits dans notre pays, le reste est importé, principalement du Brésil. Selon une étude réalisée conjointement par Terroir Fribourg et la société fribourgeoise Projets2, quelque 35 000 tonnes de viande de poulet brésilien ont été importées en Suisse, en 2022. Le transport de cette volaille a libéré autant de CO2 que 39 000 voitures. En outre, l’élevage intensif de cette volaille participe à la déforestation de la forêt amazonienne, des centaines d’hectares étant rasés pour faire place à la production de soja, nécessaire à l’alimentation des poulets.
Contribuer à faire vivre l’économie locale
Le canton de Fribourg figure parmi les plus importants producteurs de volaille de Suisse. Plus de 250 exploitations agricoles y élèvent des poulets. Selon Terroir Fribourg, « en proposant du poulet indigène à leurs clients, les restaurateurs ne contribuent pas seulement à faire vivre l’agriculture et l’économie locale, mais ils soutiennent aussi le bien-être animal, les normes d’élevage suisses figurant parmi les plus strictes au monde ». L’association souligne que la volaille labellisée « Fribourg – regio.garantie », par exemple, est disponible chez les producteurs spécialisés, chez les bouchers ainsi que chez bon nombre de grossistes.
Le choix de la viande de volaille pour cette campagne n’est pas fortuit : « Dans le cas de la viande de porc, les importations sont réduites à 5% et à 20% en ce qui concerne la viande bœuf. Il est vrai que les importations de viande d’agneau sont importantes. Mais pour la volaille, nous disposons déjà des structures pour être autosuffisants, tout en suivant une filière durable », explique Pierre-Alain Bapst, le directeur de Terroir Fribourg.
Une enquête en caméra cachée
En janvier dernier, l’émission Capital de la chaîne de télévision française M6 avait pointé du doigt les conditions d’élevage et la qualité du poulet importé du Brésil. Avec l’aide de l’ONG animaliste Mercy for animal, les reporters avaient infiltré en caméra cachée des élevages brésiliens dans la région de Santa Catarina. Entassés par milliers, à défaut de pouvoir bouger, les poulets de ces élevages connaissent une croissance très rapide, atteignant un poids de 2,8 kg au bout de seulement 39 jours. L’équipe de Capital avait par ailleurs révélé l’utilisation d’un vermifuge, ainsi que d’un antibiotique activateur de croissance, interdit en France depuis 2006.
Georges Pop