Caroline Lacombe

Gérante de l’épicerie-restaurant La Fin des haricots, à Genève, Caroline Lacombe croit aux rencontres, au partage et au terroir. Pas étonnant que son établissement réunisse les locavores de la ville. 

Animée par la passion des gens, Caroline Lacombe s’est d’abord investie à bord du Bateau Genève durant huit ans. Jusqu’au jour où elle s’est vue proposer de reprendre le local du Bigoudi 13, rue de la ferme. Sa participation à la mise sur pied de la buvette du Bateau lui avait donné des idées. «Après une longue expérience dans l’associatif et au sein de différentes équipes, j’avais envie de porter un projet sur mes épaules». Elle relève donc le défi, avec succès depuis maintenant un an et demi. «Au début, explique la jeune femme d’origine soleuroise et française, je voulais gérer seulement une épicerie avec des produits d’ici, mais les échanges sont trop brefs dans une boutique et j’aime trop parler avec les gens». Les résultats des premiers mois l’ont également incitée à développer une offre de restauration légère. Pour ce faire, elle recruta un premier cuisinier. Son «petit bistrot de quartier», comme elle l’appelle, est désormais une micro-entreprise avec un serveur hebdomadaire et une cuisinière. Elle qui a grandi en ville et qui s’amuse de ses talents culinaires a d’autant plus à cœur de faire connaître à ses clients les richesses locales. 

De la musique d’avenir
«J’ai toujours été sensible aux méfaits de la grande distribution, déclare Caroline Lacombe. Je  suis contre le matraquage qu’on subit pour consommer des produits de l’autre bout de la terre, cultivés dans des endroits où l’on fait n’importe quoi ». Le resto-épicerie est donc sa façon à elle de lutter contre la société de consommation, tout en valorisant le travail des petits producteurs du canton. Un jour, d’ailleurs, deviendra-t-elle «Ambassadeur du terroir», le label de l’Office de promotion des produits agricoles de Genève (Opage), ou bien son restaurant sera-t-il «Fourchette verte». L’an dernier, pour mettre en valeur les produits de sa boutique, elle avait saisi l’opportunité de la Semaine du goût pour proposer des menus 100% Genève région-terre avenir (GRTA). Pour la prochaine édition, elle ne manque pas d’idées. Les producteurs locaux pourraient à nouveau jouer un rôle en cuisine. Cette jeune maman délaisse son restaurant pour jouer de l’accordéon et de la voix pour son groupe, Les Voisins du d’sus. «La musique est très importante dans ma vie. Une fois par mois, j’organise de petits concerts dans mon resto-épicerie». Une façon de donner du tempo à la Fin des haricots.

Benjamin Philippe

Photo: Caroline Lacombe ne manque pas d’idées pour développer son épicerie-restaurant. / © BP