Plus qu’une extension, les terrasses, petites ou grandes, font désormais partie intégrante du restaurant ou du café, en accueillant notamment les fumeurs.
Depuis déjà quelques années et plus encore suite à l’interdiction de fumer dans les lieux publics, les cafetiers et restaurateurs misent sur les terrasses. Les terrasses ne sont plus vues comme un simple moyen d’augmenter le chiffre d’affaires, mais aujourd’hui se veulent une véritable extension de l’établissement qui participe de la personnalité du lieu. Les exigences spécifiques du mobilier d’extérieur – les chaises doivent pouvoir s’empiler, les tables se plier, le tout devant rester le plus léger possible puisque destiné à être régulièrement déplacé – en font une spécialité à part entière. Ainsi, Edouard Avertin de la société Homnitel à Lausanne décrit les dernières tendances:
«Bien sûr, le tressé à toujours la cote ne serait-ce que pour son coût réduit et sa robustesse, mais on observe une demande de plus en plus forte pour les terrasses en bois, matière très tendance ainsi que pour du mobilier en métal peint de couleurs vives. De préférence, les clients choisissent du mobilier de la même collection, mais dans des teintes différentes afin de créer un effet dépareillé, ludique et tendance. C’est une manière de personnaliser sa terrasse en réalisant un ensemble multicolore original. Les matières modernes telles que le polypropylène ont également beaucoup de succès grâce à leurs formes multiples, leur facilité d’entretien et leur légèreté.»
Pourtant, en fonction des multiples contraintes, tant de la législation que de la rentabilité, installer une terrasse se révèle un exercice plus difficile qu’il n’y paraît. Le coût au mètre carré d’occupation du domaine public, les restrictions liées notamment à l’emplacement de l’établissement peuvent très nettement diminuer l’intérêt de cet investissement.
La tendance actuelle, à l’inverse des années précédentes, consiste à offrir le plus d’espace possible aux clients et à ne pas multiplier les tables sous prétexte d’augmenter le chiffre d’affaires. Bien sûr, le confort du client est une préoccupation première et chercher à le fidéliser un objectif prioritaire, mais l’augmentation du coût de la main d’œuvre lié à la multiplication de la capacité d’accueil justifie également cette politique. C’est pourquoi les cafetiers restaurateurs sont de plus en plus attentifs à la première carte de visite de leur établissement, à savoir la terrasse et n’hésitent plus à consentir l’investissement nécessaire.
Ne reste plus qu’à lutter contre les incivilités et les dégradations, de plus en plus fréquentes et qui ne font, malheureusement, que refreiner les ardeurs des commerçants.
Frédéric Finot
Photo: En saison, la terrasse est un critère de choix capital. © DR