En France, on regarde avec envie du côté de la Suisse, qui connait l’un des taux de chômage des jeunes les plus faibles au monde (3 %), qui s’explique essentiellement par l’efficacité de son système de formation.
Et pourtant, peut mieux faire… la Suisse a encore 10 000 places d’apprentissage vacantes, principalement dans la vente mais aussi dans l’hôtellerie restauration. Après l’école obligatoire, deux tiers des jeunes entrent en apprentissage, soit 71 500, et bien des entreprises désespèrent d’assurer la relève. Le baromètre des places d’apprentissage montre qu’il reste encore au moins 9854 places disponibles en Suisse selon le Tages-Anzeiger du 8 juillet 2015.
La situation reste tendue dans la construction, les coiffeurs et la restauration sont également mal lotis: une profession où on ne se salit pas les mains séduit plus qu’un métier manuel, ce qui se vérifie également chez les boulangers et bouchers, qui recrutent difficilement.
Avec le plus faible taux d’entreprises formatrices de Suisse (9%) et la moindre proportion de jeunes qui, au sortir du CO, entrent directement en formation professionnelle – ils sont moins de 5% – le canton de Genève ferme la marche, en matière de formation professionnelle et de maturité professionnelle (8,1%) en Suisse. L’état veut montrer l’exemple: actuellement, l’effectif d’apprentis à l’Etat s’élève à 230 personnes et le Conseil d’Etat vise 300 personnes.
A Genève, un total de 1750 places d’apprentissage était offert par les entreprises en vue de la rentrée 2015.
Il en reste, accessibles sur le site
www.orientation.ch ainsi que sur le webmobile de la Cité des métiers (http://citedesmetiers-geneve.mobi).
Le canton de Zoug va proposer un apprentissage en anglais, pour une vingtaine de jeunes, pour des branches qui en ont l’utilité, comme l’informatique ou les emplois dans un contexte international. Il a fallu former les maîtres d’apprentissage et traduire le matériel. Les apprentis auront la possibilité de choisir un séjour linguistique de quatre semaines. Le budget total s’élève à près de deux millions de francs. Le canton a constaté que nombre d’entreprises internationales ne proposent quasiment pas de places d’apprentissage, car l’anglais est leur langue de travail et les responsables ne parlent pas assez bien les langues nationales. La tendance se renforce dans le pays puisque Genève offre déjà une telle possibilité, et Schaffhouse en Suisse alémanique.
JC Genoud-Prachex