Les Britanniques auraient été les premiers à ajouter de la glace à leur thé durant les journées chaudes. Puis les Américains ont pris le relais. Le thé arrive aux États-Unis vers 1795. Les livres de recettes britanniques et américains commencent alors à évoquer l’utilisation de thé vert froid dans des punchs alcoolisés.
Il faudra attendre la deuxième moitié du XIXe siècle pour que le thé glacé se démocratise. En 1877, Estelle Woods Wilcox publie le Buckeye Cookbook, un livre de recettes comprenant celle du thé glacé. Elle préconise d’infuser le thé à chaud, de le laisser refroidir avec du sucre, des glaçons et des rondelles de citron. Deux ans plus tard, le livre de cuisine Housekeeping in Old Virginia propose lui aussi sa version du thé glacé et recommande de laisser infuser le thé vert pendant la journée à froid, puis de remplir des verres de glaçons, d’ajouter deux cuillères à café de sucre cristallisé dans chaque verre, et de verser le thé sur les glaçons et le sucre. Près de 30 ans plus tard, le thé glacé connaît un véritable engouement. En 1904, lors de l’exposition universelle de Saint-Louis aux États-Unis, Richard Blechynden, propriétaire d’une plantation de thé, a eu l’idée d’ajouter des glaçons aux échantillons gratuits qu’il proposait aux spectateurs. On considère aujourd’hui que le thé glacé a été popularisé à cette occasion. Sa version industrielle, dénommée ice tea, a été lancée aux États-Unis au milieu des années 1960, avant de déferler sur l’Europe.
Chaque Suisse consomme en moyenne 30 litres de thé glacé. Notre pays est considéré comme le premier à avoir procédé à la mise en bouteille de ce breuvage. Au début des années 80, Bischofszell procède à la mise en bouteille de thé glacé, aromatisé au sucre et au citron. La boisson est commercialisée par Migros en 1984. Une boisson culte que les 12-25 ans s’arrachent encore aujourd’hui.
Manuella Magnin