A l’instar du restaurant de la Croix Fédérale à Hermance (GE): on devient formateur (formatrice) à tout âge.
Chacun sait que, dans le domaine de l’hôtellerie-restauration, il faut, pour obtenir l’autorisation de former un apprenti, être titulaire d’un certificat fédéral de capacité.
A ce titre, Edna Jean-Richard, une Américaine de Washington qui a longtemps vécu en Suisse, mérite un grand coup de chapeau. Elle n’a pas hésité, après avoir œuvré, des années durant, dans les milieux économiques et bancaires – notamment au FMI et à la Banque Populaire Suisse – avant d’accompagner son mari aux Etats-Unis pendant 29 ans, à suivre les cours du CEPTA de Ternier (GE), chaque lundi pendant deux ans et demi, pour valider son expérience de restauratrice (La loi prévoit un minimum de cinq ans) et obtenir ainsi son Certificat Fédéral de Capacité, le sésame pour former, à son tour, un débutant en salle, en l’occurrence une apprentie en 1ère année.
Il convient de préciser qu’Edna est la compagne de Raoul Jean-Richard, qui, une fois en poche son BEP de cuisinier de la très respectable Ecole hôtelière de la station thermale de Luxeuil-les-Bains (France), officia avec bonheur dans les cuisines de l’Hôtel Bellevue de Berne, puis à l’Hôtel du Rhône à Genève, à l’époque de François Gilloz-Carru, avant de tenter sa chance aux Etats Unis, notamment à Washington, Dallas, New Orleans et Boston.
De retour au pays en 2008, forts de leur longue expérience en restauration, ils prennent ensemble les rênes du vénérable établissement de la Croix Fédérale, à Hermance, un restaurant plus que centenaire (il date de 1890).
La riche expérience d’Edna s’avéra payante, puisqu’elle est sortie en tête, à l’issue des trente mois d’études, dans la spécialité restauration, service en salle. L’an prochain, Raoul prendra volontiers, comme apprenti de cuisine, un candidat que la – très relative – délocalisation ne rebute pas.
Profitons de ce coup de chapeau à une candidate ô combien valeureuse et opiniâtre pour rappeler l’importance que revêt la formation dans les diverses branches de l’hôtellerie-restauration, et qu’il n’est jamais trop tard pour se lancer dans la belle aventure que celle qui consiste à transmettre son savoir faire à de jeunes candidats, même quand il s’avère nécessaire de valider ses acquis, comme vient de le faire brillamment Edna… à 63 ans!
Souhaitons à ces deux sympathiques et valeureux confrères encore bien des satisfactions, méritées, dans cette branche qui nous tient à cœur.
JC Genoud-Prachex