Que vous soyez plutôt pour le bouchon en liège ou la capsule à vis, vous n’y échappez pas si vous êtes amateur de bons crus. Le bouchon, quelle que soit sa nature ou sa forme, est un élément essentiel de la conservation du vin. Il assure l’étanchéité de la bouteille. Les bouchons en liège naturel, fabriqués à partir de l’écorce du chêne-liège portugais, sont privilégiés pour les crus de haute qualité ayant un potentiel de garde. Le liège permet en effet une micro-oxygénation, qui peut influencer positivement le processus de vieillissement. Les bouchons à vis gagnent en popularité depuis des années, notamment pour les vins jeunes et frais. Ils offrent une fermeture hermétique qui exclut presque totalement l’oxydation et préserve la fraîcheur originelle du vin.
L’entreprise Jean-Paul Gaud à Genève, fondée en 1937, est un des fleurons du secteur. « Nous sommes actifs dans toutes les régions viticoles de Suisse, mais aussi sur le marché français, en Bourgogne, dans le Jura, à Sancerre et dans la vallée du Rhône. En tout, nous écoulons 25 millions de bouchons en liège et techniques ainsi que 25 millions de bouchons à vis par an en fonction de l’importance des millésimes », explique Jean-Paul Gaud. Une goutte d’eau dans un océan de bouchons. Chaque année, il ne s’en vend pas moins de 12 à 13 milliards dans le monde pour 19 à 20 milliards de bouteilles actuellement bouchées sur le marché mondial.

Le marché de la vis a, lui, littéralement explosé dans les années 80. Quatre fois moins onéreuse qu’un bouchon en liège de bonne qualité, elle s’est notamment frayé un chemin dans les caves à une époque où la production de liège était moindre au Portugal et que sa qualité laissait à désirer.
Des contrôles très poussés
Tous les bouchons en liège qui arrivent chez Gaud ont préalablement été testés par un laboratoire mandaté au Portugal après avoir été contrôlés par le fabricant lui-même. « Nos agents sur place peuvent demander à retrier des lots. On contrôle l’humidité, le nettoyage, l’ovalité, la longueur, la poussière et les fameux TCA pour trouver une éventuelle présence de cette molécule qui donne le goût de bouchon… », explique Jean-Paul Gaud.
Arrivés à Genève, des tests sont à nouveau effectués au hasard, toutes les deux semaines. Les bouchons sont plongés dans de l’eau déminéralisée pendant 48h et testés au nez par 3 personnes pour détecter un éventuel goût de bouchon.
L’enjeu est de taille, car en cas de goût de bouchon, c’est le vendeur du bouchon qui est responsable. Heureusement, les cas sont rares. Ils se situent à 1, voire 2 pour mille. « Mais admettons qu’il y ait un problème réel, nous sommes assurés à raison de 5 millions de francs par cas. » Des cas excessivement rares, car les aérocontaminants dans les stocks sont régulièrement contrôlés. Afin d’éviter toute contamination, les dépôts sont maintenus en permanence à la température adéquate et au taux d’humidité nécessaire grâce à un contrôle permanent de la qualité de l’air.
Les bouchons peuvent présenter plusieurs teintes. Le marquage des bouchons au laser.
Traitements de surface
Chez Gaud, les bouchons sont dépoussiérés. Leur surface est traitée à la paraffine et au silicone pour la glisse et pour éviter qu’il y ait des remontées de capillarité. Les bouchons sont ensuite marqués au laser avec les visuels envoyés par chaque client.
Pour obtenir la meilleure qualité de bouchons, Gaud communique aux fabricants ses attentes en fonction des quantités vendangées chaque année. Rien n’est décidément laissé au hasard…
Manuella Magnin
