Dans une autre vie, ce fils de paysans de Treyvaux aurait pu devenir fromager. Il en a d’ailleurs la compétence. « J’ai obtenu mon CFC de fromager en 1997. Après quoi, j’ai travaillé deux ans dans une fromagerie de Laupen, dans le canton de Berne. Mais je suis le deuxième de ma fratrie qui compte quatre enfants. Le domaine de mes parents ne m’était pas destiné (rires). De plus, il n’y a pas de laiterie à Treyvaux. J’ai donc poursuivi ma formation à Grangeneuve dans le domaine de l’agroalimentaire, puis dans le marketing. Après quoi j’ai travaillé 12 ans pour la Migros. Et puis j’ai eu envie de changer… », raconte-t-il.
Fier des « petits Fribourgeois »
C’est ainsi que Pierre-Alain Bapst, fort de son expérience, prit un jour la barre de Terroir Fribourg, profitant de la place laissée vacante par Romain Castella, appelé à la tête de l’Interprofession du Vacherin Fribourgeois. Depuis, chaque fois qu’il faut promouvoir un fromage, une spécialité charcutière, une gourmandise locale ou un produit de l’agriculture de son canton, on le trouve toujours en première ligne. « Bien sûr que j’en suis fier. Par exemple, c’est génial de penser que les petits Fribourgeois vont chaque année au Salon de Paris pour faire connaître leurs meilleurs fromages », lâche-t-il en riant.
Pressé de questions sur ses « succès », il se garde bien de répondre, sachant qu’il n’est pas seul à se démener pour le terroir de son canton. Il se hasarde cependant à saluer la réussite de la charte « Cuisinons notre région » qui engage les établissements de restauration publics, parapublics ou privés, à valoriser les produits régionaux et de saison. Amoureux de son coin de pays, mais ouvert sur la Suisse et sur le monde, il plaide pour davantage de campagnes concertées à l’échelle romande ou nationale. « On ne doit pas rester chacun dans notre coin, ce n’est pas réaliste », souligne-t-il.
Politique, vie associative, sport et famille
Actif en politique, entraîneur sportif et membre d’un nombre impressionnant d’associations, il confie avoir un agenda bien rempli, mais être bien organisé. Très attaché à sa famille (évidemment !), il n’est pas rare de le voir visiter une nouvelle laiterie, une boucherie en promotion, ou de se livrer à des dégustations avec Laurence, son épouse, et ses deux jeunes garçons, Anthony et Valentin.
De g. à dr. : Yannick Etter, Marion Chavanne et Christian Folly. © Le Cafetier
Et lorsqu’on lui demande de nous citer une spécialité, ainsi qu’un établissement qui lui tiennent à cœur, il hésite, pour ne vexer personne. Le regard tourné vers le plafond de son bureau, manifestement embarrassé par notre insistance, il finit tout de même par lâcher, un peu à contrecœur : « Le Gâteau à la crème et… l’Auberge du Tilleul, à Matran… Mais il y en a tant d’autres ! »
Georges Pop
