À l’heure de la mise en bouteille du millésime 2023, les œnophiles s’intéressent souvent exclusivement au contenu des flacons qu’ils se réjouissent de déguster. Pour conserver un vin et lui donner toutes les chances de se bonifier au fil des ans, le bouchon revêt une importance primordiale. C’est cette histoire que le photographe Sedrik Nemeth nous conte en images. Des forêts de chênes-lièges des environs de Lisbonne à la société Chaillot SA à Saint-Prex, il a braqué son objectif sur toutes les étapes, de l’arbre au bouchon.
Bon an mal an, en fonction du volume de la récolte de l’année précédente, l’entreprise vaudoise écoule entre 30 et 40 millions de bouchons. C’est un gros acteur du secteur. Ses clients producteurs de nectars sont présents dans toute la Suisse, mais également en Alsace, Bourgogne et en Autriche.
« Grâce à notre partenariat avec la société portugaise Amorim, nous maîtrisons toute la filière. Nous recevons les bouchons bruts. Notre valeur ajoutée réside dans les contrôles, le traitement de surface qui va permettre de mettre le bouchon en bouteille et de conserver le vin, et le marquage personnalisé des bouchons. Nous conseillons nos clients en fonction du type de cépage et de cru qu’ils commercialisent, l’image qu’ils entendent donner à leurs produits et la durée de garde escomptée des bouteilles. Tout ce travail se fait à Saint-Prex », explique Vanessa Druz, directrice.
Qu’ils soient naturels, bio, sans TCA (molécule responsable du goût de bouchon) ou techniques, Chaillot propose un large choix de bouchons avec le souci permanent de mettre tout en œuvre pour que les petits obturateurs n’altèrent pas le goût du vin. « Il y a une vingtaine d’années, on comptait 5-10% de goût de bouchon dans les vins. Aujourd’hui, nous sommes à moins de 1%, grâce aux évolutions de la technologie et à une traçabilité sans faille », ajoute Vanessa Druz.
Les bouchons sont testés de façon aléatoire à Saint-Prex. Quelques exemplaires par lots reçus du Portugal sont immergés dans du chasselas durant 2 jours, ce cépage s’altérant rapidement si le bouchon présente un défaut. Le liquide est ensuite envoyé à la HES-SO du Valais qui recherche les éventuelles molécules indésirables qui pourraient générer un goût de bouchon. L’objectif est bien évidemment de tout mettre en œuvre pour que le client soit satisfait et que le dernier millésime mis en bouteille soit d’une qualité irréprochable.
M. M.