À 32 ans, elle est l’une des rares femmes de Suisse auréolée d’une étoile au Michelin. Promue romande au guide GaultMillau 2025, la cheffe du Berceau des Sens, propose une cuisine précise, colorée, bien souvent relevée d’une pointe de citron, un agrume qu’elle adule. Cette native de Grenoble, débordante d’énergie, aime passer les fêtes de fin d’année en famille et se relèverait la nuit pour savourer un gratin dauphinois apprêté dans les règles de l’art. Nous lui avons tendu le micro à la veille de Noël. Elle nous livre quelques recettes avant d’éteindre les fourneaux pour une pause bienvenue.
Manuella Magnin
Lucrèce Lacchio, 1 étoile au Michelin confirmée, et le titre de Promue de l’année au GaultMillau 2025 avec 17 points, soit 1 de plus que l’an dernier. Quel est le secret de votre succès ?
L. L. : C’est la passion du métier qui me guide, la soif d’apprendre et l’envie de partager. C’est beaucoup de travail, beaucoup de cafés, de pression et peu de sommeil. Pour tenir, je fais du sport. C’est bon pour l’esprit et le corps. J’en ai besoin car je mange toute la journée. Je goûte tous les plats. Je passe d’un bout de bœuf à un bout de gâteau. Notre métier implique que nous goûtions tout ce que nous servons.
Travailler au sein de l’École hôtelière la plus réputée au monde est un sacré challenge. Comment le vivez-vous au quotidien ? Qu’est-ce que cela change par rapport à un restaurant classique ?
L. L. : Quand je suis arrivée à l’EHL, c’était un gros bouleversement, car je venais d’une petite structure (ndlr: le Flacon à Carouge). Je n’avais pas d’étudiants à gérer. Passer d’une petite entreprise à une grande structure a été un changement radical. Mais j’ai été tout de suite bien accueillie et bien entourée. Au début, je me mettais personnellement la pression pour manager une équipe de 20 personnes, dont une douzaine d’étudiants. Aujourd’hui, je viens au travail sereinement.
Venons-en aux fêtes de fin d’année, comment vivez-vous cette période
si particulière ?
L. L. : Nous sommes fermés pendant deux semaines à l’EHL. Je profite avec joie de ces jours de congé. Je passe Noël en famille avec mes parents, mon frère et ma belle-sœur. Ensuite, je voyage avec mon compagnon.
Le plat qui vous fait craquer à Noël ?
L. L. : Je suis une inconditionnelle du gratin dauphinois, un plat phare du Dauphiné, accompagné d’une belle volaille. Ça fait 31 ans que j’en mange et j’en mangerai sans doute toute ma vie. Autrement, nous sommes assez classiques avec du foie gras, des Saint-Jacques, des fruits de mer pour faire plaisir à ma maman. Et puis, pour le dessert, une bûche au chocolat. Malheureusement, il n’y a plus de scies en plastique pour la décorer (rires). On se battait avec mon frère pour garder les décorations et généralement, c’est lui qui gagnait.