En ce début 2023, le sourire prévaut chez les professionnels du vin du canton. Malgré un été caniculaire, la vigne a montré une grande capacité de résilience vis-à-vis du manque d’eau. Le millésime 2022 s’annonce solaire et généreux, avec environ 10,5 mio de kilos de raisins récoltés.
Ce millésime a vu des vendanges précoces débutant dès le début du mois de septembre. Rouges et blancs sont puissants, charpentés et équilibrés avec une grande intensité aromatique. À déguster sans hésiter.
On fait le point avec Denis Beausoleil, directeur l’Office de promotion des produits agricoles de Genève (OPAGE), sur les actions réalisées et à venir pour promouvoir ces crus auprès du grand public et de la restauration.
Quelles actions avez-vous mis sur pied pour promouvoir la profession à destination du grand public et de la restauration au cours de l’année écoulée ?
Denis Beausoleil : Nous avons poursuivi notamment la diffusion de notre campagne « Caves Ouvertes c’est samedi ! » portée par les domaines, et qui invite la population à venir à leur rencontre pour un moment d’échange. Cette campagne, imaginée pendant la crise du Covid, a donc été adoptée par la profession et le public qui répondent présents chaque samedi. Par rapport à la Journée Caves Ouvertes, l’ambiance est certes moins festive, mais permet de déguster et partager avec la ou le propriétaire de manière plus pointue tout au long de l’année.
Au niveau de la restauration, une belle opération de promotion des ventes avec le fameux verre « Genève » offert aux restaurateurs à l’achat de vins du canton a été organisée en partenariat avec la Société des cafetiers, restaurateurs et hôteliers de Genève. Plus de 20 000 verres ont ainsi été offerts et se retrouvent sur la table de 133 établissements. Deux nouvelles actions sont d’ailleurs prévues cette année avec premièrement des refroidisseurs de qualité offerts à l’achat de vins qui vient d’être lancée. Et une deuxième opération, soufflée par une cave du canton, qui permettra au client qui a apprécié une bouteille de vin genevois dans un restaurant de se voir ensuite offrir la même à la cave.
Les vins genevois sont-ils prisés outre-Sarine ?
D. B. : Comme le montre la dernière étude MIS-trend sur les vins suisses, nous ne sommes pas connus par le grand public en Suisse alémanique. Mais nous sommes par contre bien connus par les connaisseurs, ce qui est une forme de reconnaissance. On trouve donc des références chez les revendeurs spécialisés qui portent notre image, tout comme les références nationales à l’instar du Baccarat ou du Gamaret de la Cave de Genève et des vins bio du domaine des Balisiers. On peut acheter ces crus dans la grande distribution dans toute la Suisse.
Quelles seraient selon vous les actions à entreprendre pour favoriser l’achat de vins suisses dans la grande distribution face à une concurrence étrangère très agressive ?
D. B. : La clientèle demande du local et la grande distribution propose aujourd’hui en Suisse romande en tout cas un nombre important de références. Il est à noter que Swiss Wine Promotion est déjà très actif au niveau de la promotion avec notamment la production de nombreux cahiers spéciaux. Être présent régulièrement et particulièrement dans les moments clés – foire aux vins d’automne ou avant les fêtes par exemple – me paraît important. Et particulièrement en Suisse alémanique.
Propos recueillis par Manuella Magnin
