Un terroir qui s’enrichit d’année en année

« Nous sommes idéalement placés entre le Bas du canton, où sont situés les vignerons dont nous faisons la promotion, et le Haut où est basé un grand nombre parmi les producteurs qui sollicitent notre label », remarque la maîtresse des lieux, dans la petite salle de conférence aux fenêtres ouvertes sur la campagne environnante. Elle poursuit : « Ceux qui nous sollicitent ignorent souvent la sévérité de nos critères. Pour obtenir notre label, il faut que la matière première soit à 80% indigène et que la transformation se fasse ici. Nous examinons chaque demande. À la fin cependant, c’est l’Organisme intercantonal de certification (OIC) qui décide en toute indépendance ». 

Mireille Bühler au centre, avec Emilie Roemer et Cyril Marguerit. Manque sur l’image Sophie Rohrer, absente le jour de notre visite.

Quinoa, lentilles et millet
« Prenons un exemple théorique. Si vous fabriquez des caramels, il faut que le sucre et le lait soient produits ici. En raison de ces contraintes, certains producteurs renoncent, le plus souvent pour des raisons de coût », relève Mireille Bühler. Malgré la rudesse des contraintes, la directrice de Neuchâtel Vins et Terroir constate, non sans contentement, que sa liste de produits labellisés ne cesse de s’allonger. « C’est le cas pour le quinoa, les lentilles ou le millet, par exemple. Ces cultures connaissent un important développement dans notre canton », indique-t-elle. 

Le ketchup bio de la maison LVDD est entré dans la liste des produits du terroir neuchâtelois. © LVDD

Un ketchup indigène
Outre ces cultures, parmi les dernières « entrées » dans le catalogue du terroir neuchâtelois, figurent des produits de la pêche, comme la perche, le brochet ou la truite ; des pâtes alimentaires ; un granola bio produit par la Ferme la Perrière, à Montmollin ; une bière de la micro-brasserie du Groin à Marin, ou encore, dans un registre plus inattendu, un ketchup « neuchâtelois » préparé par la maison LVDD (La Volonté du D.), dont tous les ingrédients, tomates et piments compris, sont issus de l’agriculture bio indigène, pour ne citer que ces exemples.  

« Jusqu’ici, nous avons enregistré 313 produits proposés par 42 producteurs. Cette liste n’inclut évidemment pas les vins neuchâtelois dont la réputation n’est plus à faire. Notre liste s’allonge chaque année un peu plus », conclut Mireille Bühler qui poursuit sa mission avec le renfort d’Émilie, Sophie et Cyril ; une petite équipe très soudée et très motivée.

Georges Pop

neuchatel-vins-terroir.ch

Les bureaux de l’association Neuchâtel Vins et Terroirs se trouvent au dernier étage de cette jolie maison de Cernier. © Le Cafetier