Viticulteur-encaveur, Frédéric Probst, 47 ans, s’occupe du domaine familial du Château de Collex, dans la campagne genevoise. Ancien sportif, ancien chanteur a cappella, il a plus d’une corde à son arc.
Entre la mise en bouteille de ses neuf vins et les vendanges, Frédéric Probst n’a pas le temps de chômer, surtout que le domaine, acquis par son grand-père en 1936, est très sollicité pour des réceptions et des mariages. La bâtisse du 18e siècle et son cadre idyllique s’y prêtent volontiers. Frédéric Probst délègue ce pan de son activité et confie la gestion de ses 50 hectares de céréales pour se consacrer pleinement à sa passion, le vin et ses 11 cépages.
Depuis qu’il a repris le Château, de son père, en 1994, la surface dévolue au raisin a quasiment triplé, elle est passée de 4 à 13 hectares de vignes. Ambitieux et passionné, Frédéric Probst a relevé le défi d’être partout à la fois, à Genthod et à Bossy. «C’était à chaque fois une belle opportunité». Son plaisir de transformer le raisin et de produire du vin explique la diversité et de l’originalité de son offre: sauvignon gris et chardonnay, en vin blanc; merlot et «Chevalier noir», un assemblage de gamaret, garanoir et de pinot noir, en vin rouge. «Mon père livrait toute sa production à Vin-Union, la cave coopérative; personnellement, je voulais être encaveur». Une expérience d’un an en Allemagne, auprès d’un vigneron-encaveur, quand il avait 19 ans, a encouragé sa vocation, les cours de l’école d’agriculture de Châteauneuf, en Valais, puis ceux de l’Ecole d’ingénieurs de Changins lui ont donné les armes.
Engagé dans la compagnie de pompiers de Collex-Bossy, dès 1986, il en est devenu commandant en 2006 et entend s’en retirer dans deux ans. «Je voulais m’impliquer pour la communauté et j’aimais beaucoup l’activité physique, ce rôle était tout trouvé». Le vigneron collésien est un ancien gymnaste, adepte de l’acrosport et du main à main. «Ce sport était nouveau en Suisse romande, avec ma partenaire, nous faisions donc des démonstrations pour préparer nos compétitions de duo mixte». Passé un temps par les agrès, à la Société versoisienne de gymnastique, il est désormais contraint de se ménager, s’étant rompu les deux talons d’Achille et rompu les ligaments croisés. Ce père de deux adolescents et d’un enfant de six ans a également eu pour passion le chant a cappella. Il a fait partie d’un groupe – les Snappers – pendant dix ans et s’est produit avec eux à Montreux, à Cannes et dans toute l’Europe. «On a même sorti trois CD», se rappelle-t-il fièrement.
Ses prochains projets sont toutefois plus professionnels que personnels, ils concernent naturellement son domaine. «Je fais des recherches pour transformer une partie de mon domaine en biodynamie». Il souhaite également développer l’attractivité du domaine familial et le transmettre dans les meilleures conditions. Sa fille de 16 ans a déjà l’intention de faire l’Ecole hôtelière pour l’épauler. L’histoire du Château de Collex est en marche.
Benjamin Philippe
Après avoir développé son domaine, Frédéric Probst lance sa gamme de vins et ses activités. / Photos: © BP