Innovation, Première suisse

Le conditionnement de liquides alimentaires en polyéthylène téréphtalate (PET) n’est pas nouveau mais pour la première fois en Suisse, le procédé, pour du vin, a été testé à Orange Cinéma à Genève.

L’histoire débute il y a deux ans, lors d’une séance de travail entre la police et Ali El Alej, directeur d’Orange Cinéma et du Geneva Art Festival. Il s’agit de prévenir les accidents dus aux tessons de bouteilles dont peuvent être victimes les jeunes dans les festivals et autre open air. Ali El Alej prend alors contact avec une entreprise française, spécialiste en production de bouteilles en PET et l’aventure commence. Hormis l’aspect sécurité de ce conditionnement, les bouteilles sont incassables, le PET offre de multiples avantages. Une empreinte carbone réduite de plus de 80% par rapport au verre et la possibilité de le recycler à 100% font que le PET est un matériau bien plus écologique que la plupart des autres conditionnements.
La première étape a été d’obtenir l’agrément du chimiste cantonal pour conditionner le vin en bouteilles PET. Cet obstacle franchi, Ali El Alej a trouvé auprès de la Cave de Genève et de son directeur général, Martin Wiederkehr le partenaire idéal pour développer son projet. Des tests sur six mois ont été réalisés destinés à surveiller le développement et la qualité du vin et se prolongeront encore jusqu’au début de l’année prochaine.

Premiers essais cet été
Les spectateurs d’Orange Cinéma à Genève ont été les premiers à tester un Chasselas et un rosé de Gamay proposés en demi-bouteilles. Le succès était au rendez-vous puisque plusieurs centaines de bouteilles ont été écoulées et surtout appréciées des consommateurs. De prime abord, rien ne permet de se rendre compte de la différence, l’aspect est identique et ce n’est qu’en prenant la bouteille en main que l’on mesure la différence. C’est l’un des grands avantages de cet emballage, presque sept fois plus léger que le verre, le gain de poids du chargement d’un camion est de l’ordre de neuf tonnes et permet donc de substantielles économies de carburant et la réduction des émissions de CO2. Déjà les organisateurs du Paléo Festival et du Montreux Jazz Festival se montrent très intéressés pour les qualités sécuritaires du produit. De son côté, Martin Wiederkehr est très confiant à propos de la qualité de ce conditionnement qui offre une excellente barrière à l’oxygène et un bon bouclier anti-UV. Selon lui, bien plus que les performances du PET par rapport au verre, c’est l’accueil du public qui risque de poser problème. Le vin, est autre chose qu’un simple breuvage, d’abord et avant tout chargé de symboles. De même que les premiers bouchons synthétiques ont été décriés ou plus encore les capsules à vis, ce nouveau matériau risque de mettre un peu de temps à être adopté et devrait rester, du moins pour le moment, réservé aux vins d’entrée de gamme à boire rapidement.

Frédéric Finot