Jean-Pierre Pellegrin

L’homme qui parle du vin aussi divinement qu’il le fait. 
A Peissy, Jean-Pierre Pellegrin et son Domaine Grand’Cour font honneur au patrimoine genevois et suscitent un engouement notoire, bien au-delà des limites du canton et du pays.

En 1989, Jean-Pierre Pellegrin reçoit le domaine de son père et prend son destin de vigneron en main. En 1994, il restaure lui-même la magnifique ferme familiale, vieille de 600 ans, et construit un chai à barriques en vieilles pierres, car il reste un architecte et même un archéologue de cœur. 
En 2011, les lieux et le talent culinaire de Jolanda, sa maman, ont séduit la TSR qui en a fait l’étape genevoise de son Dîner à la Ferme, et charmé ses convives de ses préparations et nectars.
Jean-Pierre Pellegrin cultive, sur ses 15 hectares et sur 15 autres dont il a repris l’exploitation, une vingtaine de  cépages que son savoir-faire, ses dons, sa curiosité naturelle et une précision toute horlogère transforment en autant de grands crus, que s’arrachent grands restaurants du canton et amateurs avertis.
Véritable nez, aguerri depuis son enfance, il vinifie depuis vingt et un ans, en monocépages ou en assemblages, de purs nectars, précis et subtils, et réintroduit de vieux cépages genevois dans l’Altesse, la Mondeuse noire ou le Muscat de Genève.
Dans les bons millésimes, il nous gratifie d’un Grand’Cour Rouge, assemblage de cabernet franc et cabernet sauvignon, élevés séparément avant de les marier: Grand’Cour Rouge et Grand’Cour Blanc viennent d’être primés à Londres par Decanter.
Toujours quand Dame Météo le permet, Jean-Pierre Pellegrin nous récompense, en  quantités jamais suffisantes, de son «P», pinot noir de vieilles vignes, élevé  deux ans en fûts de chêne des meilleurs tonneliers français et qui fait pâlir d’envie bien des grands crus de Bourgogne, pour le plus grand plaisir de connaisseurs chanceux.
Récoltés en grappes entières, minutieusement vérifiées pour éviter toute moisissure sur les pédoncules, faute de quoi le vin n’aboutit pas, les raisins sont soumis au pigeage, un traditionnel foulage pieds nus.
Sa Mondeuse Noire, qu’il élabore pour Philippe Chevrier de Châteauvieux, fait l’objet de soins particuliers: elle bénéficie d’un passage dans ses fameuses amphores, seules capables de lui fournir la micro-oxydation indispensable à sa plénitude. 
En décembre 2013, Jean-Pierre Pellegrin et son «P» représentaient Genève à Londres, où les vins suisses conviés ont emballé des critiques d’exception comme Julia Harding (Master of Wine), Stephen Brook (Decanter Magazine), Oz Clarke et plus de 200 personnes.
Son Viognier 2005 a valu à Jean-Pierre Pellegrin, de la part de la célèbre Revue des Vins de France pourtant volontiers cocardière, cette réflexion qui vaut bâton de maréchal: le «blanc suisse le plus Condrieu».

Frédéric Finot

Domaine Grand’Cour 
Route de Peissy 48, 1242 Satigny
dom.grandcour@bluewin.ch