Johann Favre

Johann Favre est né dans un chou parce que c’est un garçon mais surtout parce que son père, Pierre Favre dirige l’entreprise Brasier Primeur installée à Carouge, à Villars St Croix et à Saxon. Il vient de décrocher le titre de Meilleur ouvrier de France au dernier salon de l’agriculture à Paris avec quatre autres lauréats.

Déjà juché sur un tracteur à l’âge de quatre ans, Johann Favre officie sur les marchés dès 14 ans et intègre l’entreprise familiale à 20 ans. Passionné par son métier, il est depuis toujours entouré d’amoureux de la terre. «Nous avons la chance d’avoir sûrement le plus beau métier du monde. On voyage, on découvre, on goûte, on touche, on compare, on apprend, on transpire, on doute, on stresse, on rigole, on partage… c’est mon quotidien». Voilà comment Johann Favre qualifie son métier et l’on ne s’étonne pas, dès lors, qu’il y consacre tout son temps.
Encouragé par les siens, il est d’un naturel plutôt timide, il se lance dans un défi audacieux: préparer le prochain concours du meilleur ouvrier de France, catégorie primeur. Nous sommes en 2012 et deux ans de préparation seront nécessaires pour qu’il se présente à l’épreuve.
La première étape consistait à franchir les qualifications qui se déroulaient le 21 mai 2014, au marché de Rungis, à côté de Paris, ce qu’il fait brillamment avec treize autres candidats sur les 21 présents. C’est neuf mois plus tard, le 28 février 2015 qu’il participe à la finale organisée dans le cadre du salon de l’agriculture de Paris.

Le thème: 2050: l’odyssée des fruits et légumes
La finale se déroule en deux parties, un oral à huis clos pour juger la capacité des candidats à s’exprimer en public sur des sujets d’actualités tout en sachant représenter et défendre leur profession puis le lendemain l’épreuve pratique pour laquelle les 14 finalistes doivent présenter leur vision du métier de primeur en 2050 en réalisant un étalage qui corresponde aux attentes du consommateur de demain. Après cinq heures d’épreuves devant un très nombreux public, le jury composé de professionnels a été séduit par cinq candidats dont Johann Favre qui rejoint ainsi le cercle encore fermé des meilleurs ouvriers de France dans la catégorie primeur puisque ce n’était que la deuxième édition de ce concours créé en 2011.
«Je suis comme un affineur, je suis le garant du goût, de l’information, du conseil et de la découverte…»
Johann Favre a l’habitude de se présenter de cette façon auprès de ses clients, qu’ils soient professionnels ou particuliers et a parfaitement conscience de son rôle d’intermédiaire entre les producteurs et les consommateurs. Les défis qui s’annoncent pour nourrir une population mondiale toujours plus nombreuse imposent de sensibiliser et de former la population, à commencer par les plus jeunes mais également les adultes qu’il faut convaincre de consommer de manière responsable. Le titre de meilleur ouvrier de France que vient d’obtenir Johann Favre, une consécration dont il est à juste titre très fier qui lui permettra de mieux faire connaître son métier et plus encore, sa passion.

Frédéric Finot