La Grande Sélection des Vins de Genève

En ce début de semaine, Genève organisait sa Sélection des Vins. C’est maintenant une tradition dans les cantons viticoles. Le jury, formé de professionnels qualifiés, a évalué  619 vins différents des différentes vendanges, en provenance de 87 participants librement inscrits. 

Professionnels qualifiés formés par la Station cantonale de viticulture et œnologie, ils étaient 42 dégustateurs pendant trois jours sous la houlette de l’œnologue Florian Favre et du vice-président de l’Interprofession du Vignoble et des Vins de Genève (IVVG) et président des sélections Dominique Maigre. La Sélection des Vins de Genève était organisée dans les locaux de la Cave de Genève et de la Maison du Terroir de Bernex. Par rapport à ce qui se pratique ailleurs en Suisse chaque dégustateur, ici, est seul. Habituellement ailleurs, les dégustations se déroulent par équipes de plusieurs personnes autour d’une table sous la responsabilité d’un chef. 
En l’occurrence à Genève, les experts proviennent principalement du milieu œnologique. Tous les vins des vendanges 2016 non destinés et de plus de six mois ont été dégustés durant ces trois jours. Le résultat de ce travail débouchera sur la traditionnelle présentation officielle des résultats des vins de Genève 2017. Elle se déroulera le 21 juin prochain dans la Cour de l’Hôtel-de-Ville. 

Une année pro
Selon Florian Favre, 2016 a été une vraie année de vigneron. Après un printemps pluvieux qui a nécessité un éventuel traitement des maladies, l’été s’est fait attendre jusqu’après la mi-juillet. Les vignerons encaveurs ont ainsi pu nourrir des angoisses supplémentaires. Et comme ce fut le cas dans toute la Romandie, la chaleur revenue fin juillet, en août et en septembre a permis une bonne vendange. Ajoutons l’avantage comparatif du vignoble genevois, le troisième plus étendu de Suisse. Il est très mécanisé et cela permet une réaction très rapide dans le traitement des vignes, par exemple.
Les principaux vins présentés ont été le Chasselas, le Chardonnay, le Pinot Blanc, le Pinot Gris, l’Aligoté, le Riesling et Sylvaner, le Gewürztraminer, le Sauvignon blanc, le Viognier, et les autres spécialités et Assemblages blancs. Dans les rouges ont avait le Gamay, le Pinot noir, le Cabernet Sauvignon, le Merlot, le Gamaret, les Assemblages rouges, les Rosés et blancs de noir, les Spécialités rouges, les Mousseux et les Vins doux. En parfaite adéquation avec le terroir genevois, le Gamay offre des vins de grande classe dans les rouges, qui sont épicés et charpentés. Le Pinot noir, tantôt rouge tantôt rosé, offre sa noblesse, sa structure et sa finesse. Les Pinot noir et les Chardonnay, l’assemblage Gamaret-Garanoir et le Merlot font l’objet d’un élevage en fût de chêne.

Un succès
Depuis le nouveau millénaire, le nombre d’encavages représentés augmente régulièrement. Ils étaient encore de 55 en 2001 et ils sont montés à 87, maintenant. Idem pour les vins, qui ont grimpé de 309 en 2001 à 619 cette année.
On ne chôme pas à la dégustation. Les verres succèdent aux verres. Au bout des tests, le Graal sera la sculpture du Sanglier, mascotte choisie pour son goût immodéré des raisins. Le Sanglier couronnera le vin qui a obtenu le plus grand nombre de points de l’ensemble dégusté. Il existe un autre prix: le Marcassin, décerné par les jeunes étudiants de l’Ecole Hôtelière de Genève. Eux dégustent les médailles de manière ciblée. La gravure de la Fouine sera remise par des membres de la presse spécialisée. Quant à la sculpture du Renard, c’est le prix des Restaurateurs. Le Trophée Tradition, une gravure d’aigles, sera offert par les Vieux-Grenadiers.
«Ce concours encourage nettement la production de vins de haute qualité au plan national comme international», conclut Florian Favre. «De même, il encourage la consommation raisonnable». A tel point que tous les restaurants de Genève ont maintenant du vin genevois à leur carte, à l’exception bien sûr des établissements spécialisés en gastronomie et vins étrangers.

Pascal Claivaz