« Au début des années nonante nous connaissions à peine la famille Broquet. Quant à moi, je n’avais pas de domaine, contrairement à mon grand frère Hubert et à Gaston Broquet avec lesquels je suis maintenant associé, ainsi qu’avec leurs épouses. J’avais une formation d’agriculteur, mais ma femme et moi travaillions dans le domaine du tourisme hippomobile. Devant les changements qui ont touché le monde paysan, ces années-là, nous avons décidé de travailler ensemble », explique Mario Leuenberger, aujourd’hui âgé de 51 ans.
Une fromagerie, une boulangerie et une boutique
La première étape consista à fusionner les deux domaines, de regrouper les terres, les bêtes et le matériel, sous le statut d’une société simple, répartie en trois parts égales, après quelques équilibrages financiers. C’est ainsi qu’au début de l’année 1995, l’Association vit le jour dans le but de faire vivre six adultes et leurs enfants. La dynamique était lancée : deux ans plus tard, la petite entreprise se dotait d’une fromagerie, d’un laboratoire de boulangerie, ainsi que d’un espace d’emballage et de vente directe. Et tout ce petit monde se mit au travail, sans compter ses heures, pour faire tourner « la boutique ».
Une grande gamme de produits
Les débuts, exigeants en investissements et en huile de coude, ne furent certes pas faciles, mais aujourd’hui le succès est là ! Riche de ses forêts, de ses pâturages, de ses vergers, de ses bovins, caprins, porcins et de ses volailles, l’association propose désormais, dans son magasin et sa boutique en ligne, une trentaine de produits de la ferme dont plusieurs sont estampillés « Spécialité du Canton du Jura » : fromages de lait de vache ou de chèvre, produits carnés, sirops, confitures et gelées, pains et tresses au feu de bois, sucreries, eaux-de-vie, etc. Bon nombre de ces produits sont d’ailleurs pris en charge par le distributeur de produits régionaux Fromajoie SA à Alle. On en trouve ainsi sur certains étals de Bâle, Neuchâtel ou même Lausanne.
Devenu une véritable attraction touristique, le domaine voit passer passablement des visiteurs, curieux de découvrir ses activités. Des classe d’école y viennent aussi régulièrement pour montrer aux enfants les animaux de la ferme, la transformation du lait ou la production du pain au feu de bois. Une vraie « success story » paysanne ? « Ça ne se passe pas trop mal ! », reconnaît modestement Mario Leuenberger.
Georges Pop