Nous nous attendions à des jours difficiles. Mais les clients ont afflué aussitôt après l’ouverture. Au début sans doute par curiosité…. La plupart de nos hôtes ne sont ni végans, ni végétariens. Mais ils ont manifestement été conquis par les saveurs inédites de nos plats », constate d’une voix douce Gabi Dubuis, 26 ans. Originaire du Val de Ruz, bien que de père Valaisan, elle a fait ses première armes au restaurant des Halles, avant de s’envoler pour le Pays de Galles, afin d’y poursuivre des études. Elle ignorait que Cupidon et ses flèches l’y attendaient…
Un coup de foudre sentimental et professionnel
La rencontre, dans un bistrot de Bangor, avec le jeune chef Daniel Baker, alias Danny, converti au « plant-based » et riche déjà d’une expérience acquise dans les cuisines d’établissements britanniques étoilés, le Gauthier Soho, à Londres, notamment, fut une véritable révélation sentimentale et professionnelle. Le jeune couple se découvrit alors un rêve commun : ouvrir un restaurant respectueux de la vie animale. Il finira par le réaliser dans la Cité horlogère des Montagnes neuchâteloises, en février dernier.
La Luciole propose aujourd’hui des menus dégustation de trois à huit plats. De l’aveu même des critiques culinaires et des gastrolâtres qui ont goûté sa cuisine, Danny, qui avoue un réel penchant pour les champignons, est une sorte d’alchimiste génial, capable de marier les végétaux les plus ordinaires pour composer des plats aux saveurs envoutantes. Même les carnivores les plus opiniâtres se laissent « bluffer ».
Du jardin à la table
Suivant le principe « du jardin à la table » le couple s’honore de n’utiliser que des produits locaux et de saison. Les vins suisses figurent sur la carte, mais Gabi et Danny invitent toujours leurs clients à explorer les saveurs de leurs boissons faites maison. L’établissement porte décidément bien son nom : les lucioles, appelées aussi vers luisants, n’illuminent-elles pas la nuit grâce à leur ventre ?
Georges Pop