Les fêtards fribourgeois peuvent se réjouir! Pour autant que la révision de la Loi sur les établissements public (LEPu) passe la rampe du Grand Conseil, il sera bientôt possible de danser et manger jusqu’à l’aube dans le canton de Fribourg.
«Il s’agit d’un projet avant-gardiste, en phase avec les nouveaux modes de consommation», se réjouit la présidente de GastroFribourg. Et Muriel Hauser de saluer les adaptations de la LEPu proposées par la Direction de la sécurité et de la justice (DSJ). Présentées mardi par le conseiller d’Etat Maurice Ropraz, elles s’appuient sur un sondage mené par la société cantonale des cafetiers, restaurateurs et hôteliers auprès de tous les établissements fribourgeois impliqués dans le monde de la nuit. Elles visent à rendre plus attractive la vie nocturne de Fribourg par rapport aux cantons voisins de Vaud, Neuchâtel et Berne.
6h du matin au lieu de 4h
Le projet de loi mis en consultation la semaine dernière fait suite à l’acceptation partielle, en septembre 2018, d’une motion des députés libéraux-radicaux Johanna Gapany et Romain Collaud intitulée «Fribourg aussi by night». Il prévoit que la vingtaine de discothèques et cabarets (avec patente D) du canton puissent ouvrir jusqu’à 6h, au lieu de 4h actuellement. «Cela leur permettra de mieux se démarquer des bars avec patente B+ qui ne ferment qu’à 3h le vendredi et le samedi», estime la DSJ.
Cette nouveauté, appuyée tant par la Police cantonale fribourgeoise que par la préfecture de la Sarine, contribuera non seulement à fluidifier les sorties de boîte, mais elle permettra aussi aux noctambules de prolonger la fête en discothèque – plutôt que dans la rue – jusqu’à l’heure des premiers bus et trains. Cela n’était plus possible en ville de Fribourg depuis la fermeture définitive, à la fin de l’année 2017, du Rock Café qui pouvait ouvrir jusqu’à 6h parce qu’il était soumis à un régime particulier: il bénéficiait d’une patente F de restaurant de nuit.
Manger toute la nuit
Cette patente, limitée actuellement au nombre de quatre dans le canton, va disparaître avec la révision de la loi. Elle se transformera en «patente de restauration permanente». Cette dernière ne sera plus limitée en nombre, mais elle sera réservée à des établissements (restaurants traditionnels ou snacks) dont le concept d’exploitation est axé exclusivement sur des prestations culinaires et dont l’emplacement est adapté sous l’angle de la prévention des nuisances. Situés dans l’idéal à proximité des discothèques, ils pourront aussi fermer à 6h.
Dernière nouveauté au menu de cette révision de loi: la quarantaine de bars fribourgeois avec patente B+ pourront fermer un soir de plus à 3h du matin, soit le jeudi. De quoi satisfaire, entre autres, les 12 000 étudiants qui fréquentent l’Université et les Hautes écoles de la capitale.
Francis Granget