Les risques de la « malbouffe » sur notre santé

Selon les rédacteurs du BMJ, une consommation exagérée d’aliments ultra-transformés, outre le fait de favoriser l’obésité, est clairement associée à un risque accru d’environ 50% de décès liés à une maladie cardiovasculaire, à un risque accru de 48 à 53% d’anxiété et de troubles mentaux, ainsi qu’à un risque accru de 12% de diabète de type 2. Par ailleurs, ce type d’alimentation est également soupçonné de provoquer des troubles du sommeil et d’augmenter sensiblement le risque de dépression. Pour parvenir à ces conclusions, les auteurs ont examiné toute une série de recherches antérieures, totalisant les habitudes alimentaires de quelque 10 millions de participants. 

De nombreux additifs aux effets encore mal connus
Issus de la grande industrie, les aliments ultra-transformés, tels que définis par les chercheurs, comprennent une large gamme de produits prêts à consommer, souvent bon marché, et très accessibles : produits industriels de boulangerie, boissons gazeuses et céréales sucrées, soupes et nouilles instantanées, snacks les plus divers, nuggets de volaille et de poissons, etc. Ces produits sont jugés pauvres en « bons » nutriments. De plus, après être passés par toute une série de processus industriels, ils contiennent souvent des colorants, des émulsifiants, des arômes et d’autres additifs dont les effets sont parfois encore mal connus. 

Publiée au début de cette année, une étude NutriNet-Santé, qui regroupe plusieurs instituts français de recherche, avait déjà révélé de possibles liens entre la consommation régulière d’émulsifiants et le risque de développer un cancer. Il s’agissait de la première étude au monde sur ce thème. 

Les émulsifiants dans le viseur des chercheurs
Les émulsifiants se trouvent un peu partout dans les produits transformés vendus en supermarché, des desserts aux plats préparés, en passant par les céréales, les mayonnaises, les margarines ou les barres chocolatées. Selon les auteurs de cette étude, il est possible que l’ingestion d’émulsifiants augmente les risques de cancers, en particulier ceux du sein et de la prostate. Les émulsifiants servent à colorer, conserver ou modifier une texture. 

Mathilde Touvier est spécialiste en épidémiologie nutritionnelle à l’Inserm. © Inserm

Mathilde Touvier, directrice de recherche à l’Inserm, l’institut français de la santé et de la recherche médicale et coordinatrice de l’étude reste cependant prudente : « Nous ne pouvons pas encore affirmer qu’il s’agit d’un lien de cause à effet, puisque c’est la première étude au monde à s’intéresser aux apports en émulsifiants », explique-t-elle.

Georges Pop

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