« Leurs établissements étant fermés pour le moment, nous croisons beaucoup moins de restaurateurs dans nos jardins. Mais en temps normal, c’est une clientèle très fidèle. Certains cueillent même directement les fruits et légumes qui les intéressent pour leurs recettes », explique Manuel Chalverat. Issu du Centre de formation professionnelle nature et environnement de Lullier, dans le canton de Genève, celui qui se fait familièrement appeler Manu dirige d’une main verte et avec passion les jardins de Courtemelon depuis 2012. Il ne cache d’ailleurs pas s’y sentir comme un poisson dans l’eau.
Diversité et saisonnalité
« Ici, tout est bio. Et nous ne travaillons qu’avec des produits de saison. En ce moment, vous trouverez, par exemple, du pourpier, des choux-fleurs d’hiver ou de l’oignon tige. En avril, nous commencerons la vente de plantons de légumes et de fleurs », annonce, le maître des lieux qui, manifestement comblé par son travail, ne se départit jamais de sa bonne humeur. Au fil des saisons, tomates, courges, concombres, choux de Bruxelles, pommes, oranges, melons, pastèques et autres plantes aromatiques viennent garnir les étals du marché, ouvert au public, sur place, tous les jeudis de 13h30 à 18h. La fraîcheur, la diversité et la saisonnalité sont toujours au rendez-vous.
Manu et sa petite équipe de jardiniers et d’apprentis arpentent sans relâche le domaine pour prendre soin des trésors en gestation dans les serres, sur les champs ou les vergers. La culture des fleurs n’est d’ailleurs pas fortuite, le cahier des charges de la production biologique exigeant un espace fleuri et des terrains en friche. Manuel Chalverat s’en accommode d’ailleurs si bien qu’il garnit régulièrement ses salades de pétales de fleurs. « Cela nous donne de belles salades fleuries qui sont très appréciées », souligne-t-il.
La promotion du terroir
Pour mémoire, La Fondation rurale interjurassienne (FRI), dont dépendent les Jardins de Courtemelon, est une institution qui associe quatre partenaires : le canton du Jura, celui de Berne, ainsi que les chambres d’agriculture des deux cantons. Elle se définit comme le principal instrument du développement rural de la région. À Courtemelon, la FRI exploite un restaurant qui se veut une vitrine des terroirs du Jura et du Jura bernois.
Georges Pop