Laurent Terlinchamp: «Notre profession est un vrai métier avec des exigences importantes».
Quel bilan tirez-vous de l’année 2016?
L’année 2016 a subi de grands bouleversements au niveau cantonal avec l’entrée en vigueur de la nouvelle loi sur la restauration, ainsi que de la loi du marché du travail et de son contrôle. Si l’on ajoute à cela les profonds changements dans la façon de l’alimenter de notre clientèle, nous constatons une nouvelle baisse – parfois catastrophique – de votre chiffre d’affaire, laquelle se situe entre 4% et 6% sur le plan national.
Quels ont été les moments forts de l’année dans votre fonction?
Cette année fut intense dans la lutte contre la loi sur le marché du travail genevois et dans la défense des intérêts de nos membres. Grâce au soutien de notre Président Central, nous avons pu obtenir une décision de la Chambre Constitutionnelle, qui a clarifié l’étendue du pouvoir des inspecteurs cantonaux et de l’Office de contrôle de Bâle. Ce dernier organisme est le seul habilité à contrôler l’application de la CCNT. Cela est aujourd’hui confirmé et notre lutte n’a pas été vaine.
Comment se passe la finalisation des mises en conformité de la LRDBHD et la surveillance de son application sur le terrain?
Durant toute l’année 2016, notre association a mis en place un accompagnement personnalisé pour aider nos membres à la mise en conformité de leur autorisation d’exploiter, à leur grande satisfaction.
Nous continuerons dans l’avenir à les aider sur tous les documents concernant la gestion de leurs établissements.
Pour ce qui est de l’application de la LRDBHD, nous attendrons la fin 2017 pour avoir le recul nécessaire, mais nous sommes persuadés de son efficacité.
Continuez-vous à relancer la formation continue, qui vous tient à cœur, et à inciter les restaurateurs à s’ouvrir à l’accueil des jeunes en stage ou apprentissage?
Notre profession est un vrai métier avec des exigences importantes et seule une formation continue et adéquate permet de donner les armes nécessaires à nos futurs collaborateurs. Il n’est pas nécessaire de rappeler qu’ils sont l’avenir de notre profession.
Je souhaite profiter de ces quelques lignes pour remercier toutes les personnes chargées de l’apprentissage, pour leur investissement et leur dépense d’énergie dans la transmission du savoir. Je connais la difficulté de la tâche, je ne peux que les remercier le plus sincèrement du monde.
La Ville de Genève, dans un esprit de soutien aux entreprises, offre de CHF 3000.- à CHF 5000.- par engagement d’apprenti. Cela représente une belle reconnaissance des entreprises formatrices. Je remercie Mme Salerno pour son ouverture et son soutien à l’apprentissage et également à la Semaine du Goût.
Pensez-vous que votre vision novatrice de la restauration à Genève a un impact sur les restaurateurs, les incitant à revoir leur concept?
Je ne crois pas avoir une vision novatrice de la restauration en général, mais ma fonction de Président me permet de rassembler toutes sortes d’informations concernant l’économie. Le problème aujourd’hui n’est pas de savoir si nous devons changer, c’est une évidence parce que notre survie en dépend. De tout temps, les restaurateurs ont su s’adapter et offrir des prestations correspondantes aux besoins de la population.
Quels sont vos principaux objectifs pour 2017?
Mes principaux objectifs ne se limitent pas à une année, mais à ma préoccupation quotidienne et permanente de défendre nos membres et notre profession. J’ai de l’amitié et un profond respect pour mes pairs, parce que la plupart des gens n’ont pas idée de la difficulté d’être restaurateur aujourd’hui.
Quels vœux formulez-vous pour 2017?
J’espère simplement que les nouvelles prestations qu’offre la SCRHG à ses membres, les aideront dans un futur proche, et leur simplifieront la vie. Ils ne doivent pas se poser la question «Est-ce que la société peut m’aider?» Qu’ils viennent et nous les aiderons! Profitons de ces fêtes de fin d’année pour nous rapprocher des nôtres et dire à nos proches qu’on les aime. C’est ça aussi, la magie de Noël.
Propos recueillis par Nathalie Brignoli