The place to be! Tous les amateurs de crus helvétiques, férus de vin et de service, ont boudé sans sourciller le soleil printanier pour assister samedi 5 avril à la grande finale du prestigieux concours du Meilleur Sommelier de Suisse à la Haute école de viticulture et œnologie de Changins.

Actuel Chef sommelier du Beau-Rivage à Genève, Mikaël Grou n’aurait manqué ce rendez-vous pour rien au monde. Le grand lauréat de ces joutes œnologiques, qui rejoindra les équipes de l’Hôtel des Bergues le 1er mai prochain, a toujours adoré les concours. « Je les pratique depuis 18 ans déjà. Je remercie ma famille et mon employeur de m’avoir épaulé, car une telle compétition demande une solide préparation. Je me suis d’ailleurs entraîné avec un ami sommelier de Taïwan. C’est grâce à lui que j’ai pu reconnaître le vigneron grison Martin Donatsch sur une des photos que le jury nous a soumises. »
Après une demi-finale intense et exigeante, le 4 avril, lors de laquelle les candidats ont dû déployer leur savoir-faire face à des épreuves de haute volée, les quatre finalistes ont affronté le jury en public lors de l’ultime série d’épreuves techniques et théoriques. Mikaël Grou a su faire preuve d’une expertise sans faille face à ses trois adversaires, Jenifer Badino, Tony Lécuroux, et Domenico Quatela lors des épreuves techniques et créatives de la finale.
Chaque candidat devait s’exprimer dans une langue qui n’était pas la sienne face à un jury de grands professionnels, présidé par le Paolo Basso, Meilleur Sommelier de Suisse 1997, Meilleur Sommelier d’Europe 2010 et Meilleur Sommelier du Monde 2013.
Mikaël Grou a su déjouer les pièges et ravir les experts dans un anglais impeccable, grâce sans aucun doute à un parcours effectué en partie en Australie et à Londres avant son arrivée en Suisse voici 5 ans et demi.
Communiquer avec éloquence
« Un sommelier moderne doit non seulement posséder une expertise œnologique pointue, mais aussi savoir communiquer avec éloquence, offrir un service irréprochable et composer une carte en adéquation avec les besoins actuels de la clientèle en restauration », a expliqué Paolo Basso.
Les sommeliers jouent un rôle essentiel en tant qu’ambassadeurs des vins suisses. Leur expertise et leur passion permettent de guider les consommateurs dans la découverte de ces vins, en racontant l’histoire des vignerons, des terroirs et des cépages. Ils sont des intermédiaires privilégiés entre le producteur et le consommateur, contribuant à la valorisation et à la reconnaissance des vins suisses sur le marché.
Mikael Grou Domenico Quatela Jenifer Baldino Tony Lecuroux
Force est de constater que Mikaël Grou n’a pas failli dans cette mission d’ambassadeur. En un peu plus de 5 années de travail dans notre pays, il a appris nos vins et sait les mettre en valeur. Des vins dont il juge le rapport qualité prix excellent. « Un client particulier peut se faire plaisir avec une très grande bouteille produite en Suisse pour 25 à 30 francs. » Ses flacons préférés ? Difficile de choisir, mais il ne cache pas craquer pour un pinot noir ou un chardonnay de Neuchâtel.
Mikaël Grou aura encore tout loisir d’affiner son expertise. La Mémoire des Vins Suisses, sponsor de l’événement, lui a remis 3 flacons de vins prestigieux de son trésor pour le récompenser.
Manuella Magnin