En date du 12 mai dernier a été posée la première pierre du futur musée, marquant de manière symbolique le début des travaux de réalisation du projet «Ô Vergers d’Ajoie», qui représente un nouvel atout pour le tourisme de ce canton excentré.
La cérémonie officielle, qui s’est tenue à Porrentruy, a rassemblé une septantaine d’invités, en présence de Martial Courtet, ministre et chef du Département de la formation, de la culture et des sports de la République et Canton du Jura, ainsi que de Pierre-Arnauld Fueg, maire de la ville de Porrentruy. Outre la pose de cette première pierre à l’édifice, les convives auront pu profiter d’un apéritif du terroir et d’une dégustation de spiritueux et de jus de pommes. Tour à tour, chacun des orateurs a souligné l’importance de ce site pour l’attractivité touristique du Jura et de l’Ajoie, un canton souvent laissé pour compte dans les projets romands et helvétique, notamment pour sa situation géographique éloignée des centres névralgiques francophones.
Un écrin autour du fruit
Localisé sur les hauteurs de Porrentruy, le site choisi pour ériger le Musée Suisse de la distillation est un ancien hangar aux allures de ferme jurassienne, précédemment voué à cette même activité, sur un imposant terrain arboricole exploité par Alain Perret, producteur bien connu des amateurs de Damassine.
Les 200 alambics, qui avaient échappé à la destruction lors de la razzia menée par la Régie des alcools entre 1930 et 1990 pour éviter la production d’alcools de piètre facture, sont stockés provisoirement dans les locaux de la Ville de Porrentruy. Des visites y sont pour l’heure organisées en compagnie de Pierre Schaller, président du Conseil de Fondation du musée, en attendant leur installation définitive au musée. Le fruit y sera mis à l’honneur dans tous ses états et à différents stades de sa transformation. Un riche programme est d’ores et déjà en préparation pour voir venir déferler les visiteurs dès 2018, après une petite année de travaux.
Le Musée Suisse de la distillation proposera une visite éducative à tous points de vue. La visite commence avec une immersion dans la vie de ce verger riche de 8000 arbres fruitiers. «La Grange aux fruits» emmènera les visiteurs dans un voyage interactif à la découverte des fruits caractéristiques de nos régions. Le «Hangar aux alambics», quant à lui, permettra aux hôtes de se remémorer les différents volets de l’histoire de la distillation en Suisse. La surface d’exploitation du magasin du terroir sera pour sa part multipliée par deux et la gamme de produits proposée dans ses murs (fruits frais et spécialités gastronomiques, entre autres) sera également étendue. Et pour faire honneur comme il se doit à l’esprit festif qui caractérise si bien le terroir jurassien, le site prévoit toute une série d’activités en plein air, d’animations, de formations, ainsi que l’organisation de festivités tout au long de l’année.
A noter également la possibilité de dormir littéralement dans les arbres dans les quatre «Cabanes des Monts», situées à trois kilomètres du site agritouristique du futur musée.
Sandy Métrailler