respect pour nos employés!

GastroVaud met en lumière ceux qui font aussi l’hôtellerie-restauration. Côté lumière, ce sont les nappes brodées, les belles assiettes en porcelaine et le personnel aux petits soins; côté ombre, c’est aussi un monde peuplé «de petits, de sans-grades». Ils sont indispensables.

C’est pour valoriser serveurs, casseroliers et femmes de chambre, ces métiers «connotés négativement» qu’une campagne d’affichage est lancée par GastroVaud. On y découvre trois employés sur leur lieu de travail. L’image est barrée du slogan «Respect!» Deux publics sont visés: les professionnels, d’une part, et le grand public d’autre part.

Pour Philippe Leuba, conseiller d’Etat, en charge de l’Economie et du Sport, cette campagne vise «à créer un réflexe ORP chez les professionnels, afin que soit renforcé le placement des chômeurs et facilité le recrutement sur le marché local». Effectivement car la branche affiche un taux de chômage de 10% dans le canton de Vaud, soit le double des autres secteurs d’activité. Le paradoxe, c’est que durant cette même période on recensait près de 900 places vacantes.  

Des handicaps majeurs

Il faut dire que ces métiers sont éprouvants. Un casserolier peut laver jusqu’à 800 assiettes par jour, une femme de chambre prendre soin de 22 chambres et un serveur parcourir près de 18 kilomètres. «C’est Morat-Fribourg», selon Philippe Leuba. Rédhibitoire? Pas nécessairement. Pour Gilles Meystre, Président de GastroVaud, «il y a bien entendu des facteurs objectifs qui rendent la tâche difficile et qu’on ne peut changer: les horaires, le travail le soir et les week-ends, le fait d’être debout. Mais il y a aussi un facteur subjectif sur lequel nous n’avons jamais travaillé: l’image. En rappelant au grand public leur rôle essentiel, nous souhaitons donner de la fierté aux serveurs, à la femme de chambre et aux casseroliers. C’est une manière de les remercier et de les faire rester ».

Demeure naturellement la question des salaires. Seraient-ils trop bas? Gilles Meystre remet l’église au milieu du village: «Vu les marges de la branche, on ne peut en faire davantage! Le salaire minimum a augmenté de 45% en 15 ans, nous offrons 5 semaines de vacances et un 13e salaire garanti. Sans parler des cours PROGRESSO par exemple, offerts aux employés via notre CCNT, qui permettent de progresser dans l’échelle salariale. Toutes les branches ne peuvent pas en dire autant! En revanche, nous avons une belle marge de progression en terme de reconnaissance exprimée à nos employés». Dont acte.

Lionel Marquis