La Cave des «Vins des Chevaliers» à Salquenen, dans le canton du Valais, commercialise déjà ses millésimes 2014 de Petite Arvine et de Johannisberg. Depuis dix ans, l’entreprise fait le pari des contrats de culture. Un choix gagnant.
A Salquenen, les vendanges 2014 ont été belles: les vins blancs des Chevaliers l’attestent. Epargnés par la pluie et la mouche suzukii, les cépages de Petite Arvine et de Johannisberg ont pleinement profité des conditions. «L’année 2014 fut celle des vignerons», affirme Marc-André Devantéry, œnologue de la cave. Avec la bataille livrée dans les vignes pour protéger les raisins, les grains sont souvent arrivés plus sain. Cultivé à 70% à Chamoson et à 30 à Salquene Johanniserg est à la dégustation typé, avec des touches exotiques de litchi. «Comme un chasselas, il est meilleur après la deuxième fermentation totalement achevée». La Petite Arvine, de Sierre et de Salquenen, a, quant à elle, des notes d’agrumes, de citrons. Les deux sont des vins secs. «Les vins de 2014 sont en général, jolis, témoignant d’une belle fraîcheur». Du côté des plus de 70 vignerons associés à la cave des Vins des Chevaliers, les conditions financières sont également stimulantes et garantissent la qualité du vin, en bout de chaîne. «Ils ne sont pas payés au kilo, mais au mètre-carré, selon des contrats de culture». Ce fonctionnement n’est pas si courant, car dans ce cas-là, la cave prend des risques quant au rendement.
Le village de Salquenen 1200 habitants dispose d’un vignoble d’environ 200 ha de vignes. Reprise en 2004 par la famille Constantin Barmaz, puis gérée par Patrick Z’Brun, guide de montagne à ses heures, la cave travaille à maintenir de vins de très haute qualité. «Aux cinq vins que produisaient traditionnellement les Vins des chevaliers, nous en avons ajouté douze, des spécialités valaisannes, comme le Cornalin et l’Humagne, mais aussi des vins de prestige», explique Marc-André Devantéry. Patrick Z’Brun ayant vaincu le Mont Everest en 2008, une gamme Sherpa, déclinée en blanc, rouge et liquoreux, rend hommage au peuple de montagnards. Du prix des bouteilles, deux francs reviennent à l’association Swiss-Sherpa pour les aider à couvrir des frais de santé, notamment.
Benjamin Philippe