Vincent Vuilleumier

Pour avoir terminé deuxième de sa promotion à l’Ecole hôtelière de Genève, Vincent Vuilleumier, 23 ans, a reçu le Prix de la Société des cafetiers, restaurateurs et hôteliers de Genève (SCRHG). Cuisinier de formation, le jeune homme s’est découvert un goût pour la gestion et les mathématiques.

Deux mois de collège auront convaincu Vincent Vuilleumier d’emprunter la voie professionnelle. Pour avoir supplié son père assureur de lui permettre de quitter les études académiques, il entame un apprentissage dans les cuisines du Café de la comédie, à Genève. Le jeune homme était au départ attiré par la pâtisserie. «Je trouvais que l’on pouvait faire de belles choses, se souvient-il. Mais j’étais assez nul en pâtisserie et le suis resté». Après une courte expérience au Vivendo, qui venait d’être racheté, Vincent Vuilleumier part un an faire son service militaire, aux fourneaux. «J’ai commencé dans une caserne de la Poya, à cuisiner pour 800 à 1000 personnes, et ai terminé par des repas pour 50, au fin fond de la Suisse». Un ami en cuisine, à l’armée, lui suggère d’embrayer sur l’EHG. «C’est en y allant pour visiter que j’ai découvert l’existence d’un cursus professionnel en deux ans», raconte-t-il. Séduit par l’aspect pratique de la formation, Vincent Vuilleumier a tôt fait d’effacer ses très mauvais souvenirs de l’enseignement scolaire. «Ces deux années d’EHG furent une super expérience, avec des étudiants qui étaient vraiment intéressés par la restauration et des professeurs qui savent de quoi ils parlent». Les études lui révèlent un goût pour la comptabilité, les mathématiques et la gestion de la restauration. Au terme de ses études, il décroche d’ailleurs les prix F&B (Food and Beverage) et Gestion financière, en plus du prix de la SCRHG pour son 5,36 de moyenne. «Je ne m’attendais pas à avoir d’aussi bons résultats; au tout début, j’avais même pensé m’en sortir au ras des pâquerettes». En cas d’échec, le jeune homme serait parti un an en Australie. «Ca attendra!», rigole-t-il. 

De la terre à la lune
Converti aux études, Vincent Vuilleumier entend poursuivre ses études par un bachelor à la Haute école de gestion, de Genève. Il en est persuadé, «c’est toujours bien d’avoir un papier supplémentaire». Il ne lui reste qu’à employer judicieusement son temps avant la rentrée. D’où des services en extra, au Flacon, à Carouge. «Je continue d’envoyer des lettres de motivation». Son objectif est d’intégrer un jour une grande chaîne hôtelière, à la fois pour voir l’organisation d’une grosse structure, et à la fois pour voyager. «Je n’ai jamais vraiment quitté la Suisse», avoue-t-il. Il s’est pourtant bien souvent évadé: sur les sentiers de terre battue et les voies romaines avec sa Honda Transalp 600, et dans les romans, historiques ou philosophiques, de la veine des Fortune de France, de Robert Merle. Sa bibliothèque personnelle compte 450 ouvrages, mais pas forcément de livres de recettes. «Pour des idées, je vais à la pêche sur internet».
Benjamin Philippe